Par Nadir Kadi
S’exprimant hier sur l’objectif du gouvernement visant à l’identification et «la mise à niveau» des «zones d’ombre», Roumane Youcef, Directeur général des Collectivités locales au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a notamment précisé que près de 96% du plan d’action avait été mis en oeuvre. Le responsable, revenant notamment sur le déroulement et l’avancement du projet, qu’il qualifie de «dossier phare en termes de justice sociale et d’équité territoriale» a, en ce sens, expliqué que près de 350 milliards de dinars avaient été alloués depuis 2020.
Tout en rappelant que la politique de mise à niveau des régions les moins développées est notamment issue des engagements du président de la République, où figure «l’élimination des disparités de développements en mettant l’accent prioritairement sur les zones de pauvreté», le responsable auprès du secteur de l’intérieur explique que près de trois ans après l’émergence de cette notion de «zone d’ombre», lors de la rencontre Gouvernement-Walis de 2020, une très large part des projets étaient aujourd’hui pleinement effective. Déclarant «globalement, au 31 décembre dernier, les objectifs fixés ont été atteints pour 96% des projets qui avaient été identifiés, soit 28 257 (…) Les 4% restants devraient être livrés d’ici la fin du premier trimestre». Roumane Youcef précise également que «les projets réalisés ont profité à près de 2,6 millions d’habitants» après que près de 350 milliards de dinars aient été alloués, réorientés ou financés grâce à plusieurs mécanismes.
Et à ce titre, il apparaît, selon la même source, qu’une partie du financement a été rendue possible grâce à une meilleure gestion des fonds disponibles : «Dès l’identification des zones d’ombre et les programmes de mise à niveau nécessaire, le défi fut de trouver des financements (…) Des instructions ont été données aux autorités locales, notamment pour réorienter des programmes existants. Dès 2020, déjà des sommes étaient disponibles au niveau des wilayas.»
Par ailleurs, le responsable auprès du secteur de l’Intérieur explique également qu’«en 2021 et 2022, des budgets spécifiques ont été alloués avec des instructions aux wilayas visant à consacrer 50% des budgets au profit des zones d’ombre». Près de 30 autres milliards de dinars du budget global ont, pour leur part, été fournis par le «fonds de l’énergie» pour des projets d’électrification et de raccordement au gaz. La majorité des réalisations concernent, en effet, des infrastructures de base dont «… plus de 585 000 habitations raccordées au réseau d’eau, 865 réservoirs d’eau, 5 571 kilomètres de réseau d’assainissement», ou encore «8 100 kilomètres de réseau électrique et 96 685 maisons raccordées».
Quant aux principaux résultats du travail initial d’identification de la répartition de ces zones à travers le pays, Roumane Youcef a notamment expliqué hier que l’ensemble des wilayas avaient été évaluées : «Nous avons identifié des disparités au niveau infra communal, c’est-à-dire que nous avions des disparités au sein de zones d’une même communes (…) Il a été identifié 12 561 zones d’ombre, réparties sur 1 361 communes».
Un chiffre qui montre l’ampleur de la mission, ajoute en substance Roumane Youcef, qui rappelle que le pays compte 1 541 communes : «Pratiquement toutes les communes sont concernées.» Par ailleurs, il a également été précisé que 988 zones d’ombre avaient été identifiées au niveau des wilayas du Sud, 6 196 dans les Hauts-Plateaux et 5 404 dans les wilayas du Nord. <