La pandémie du Covid-19 est-elle derrière nous ? Le coronavirus serait-il en passe de devenir une gripette avec laquelle nous apprendrions à vivre ? Les chiffres rassurants sur le nombre de contaminations quotidiennes tendent à raffermir nos questionnements tant les hôpitaux sont actuellement vierges de toute infection qui prêterait à l’inquiétude. Même les spécialistes en virologie ou infectiologie se veulent apaisants et se laissent aller à un optimisme… mesuré.
Néanmoins, les chiffres qui nous parviennent d’Europe ou d’Asie déroulent une inquiétude tue et entretiennent un suspense qui se manifeste à chaque accalmie. Il faut dire que les centaines de milliers de contaminations par jour en France, particulièrement, et ses dizaines de morts laissent planer un doute sur l’éradication du covid-19 de notre environnement. Les cas en France nous interpellent au plus haut point quand on sait l’intense activité du déplacement des personnes entre les deux rives de la Méditerranée, et la venue massive de nos compatriotes sur le sol algérien pour la période estivale.
Le retour des hadjis pourraient aussi constituer un cluster ambulant tant la promiscuité sur les lieux saints de l’Islam avec des dizaines de nationalités constituent un risque de contamination majeur. D’ailleurs, il est recommandé aux hadjis de s’isoler pendant une semaine dès leur retour de leur pèlerinage.
C’est dire que quelque part et malgré l’optimisme ambiant, il y a toujours ce petit quelque chose qui maintient le warning en attention.
Mais quand on sait que le dépistage et la vaccination sont au point mort on ne peut que s’inquiéter, sachant que depuis le déclenchement de la pandémie en décembre 2019, les vagues de contamination en Europe ont toujours été un prélude aux nôtres.
Autre motif d’inquiétude, la disparition ou l’absence de tests PCR au niveau des CHU et des instituts Pasteur. Constantine en est la parfaite illustration puisque depuis quelques jours le secteur public n’assure plus le dépistage du covid-19 et ne resterait que le privé pour le faire. L’antique Cirta n’est pas la seule «coupable» de ce désengagement car plusieurs wilayas aussi lui ont emboité le pas.
Avec tous ces aléas et les clusters mobiles transfrontières, l’abandon total des gestes barrières, et le blocage du compteur de la vaccination, nul doute que le regain des contaminations ne cessera de grimper menaçant d’un retour au confinement, l’imposition des gestes barrières et le retour des services hospitaliers dédiés au coronavirus. Et la cohorte des ambulances corbillards…