La nouvelle initiative que compte lancer un groupe de personnalités, de militants, de représentants de la société civile et autres, dont l’historien et auteur Arezki Ferrad, les sociologues Nacer Djabi et Zoubir Arrous, est, pour l’heure, une sorte d’appel à toutes les composantes de la société algérienne, à tous ceux qui veulent les rejoindre pour former un seul front. «Un front uni pour changer le régime et contre tous ceux qui veulent semer la division au sein d’un même peuple, du peuple algérien», a déclaré Mohand Arezki Ferrad, joint hier par Reporters.
Il explique que l’idée de tenir «une rencontre» – il estime que ce terme est plus adéquat que celui de congrès utilisé dans le communiqué diffusé avant-hier – vient dans «la continuité des autres initiatives lancées auparavant», et c’est «une sorte d’accumulation des activités menées également auparavant».
Il cite, dans ce sens, «la conférence des Forces du changement qui se sont réunies au début de juillet dernier» et à laquelle les personnalités susmentionnées et d’autres ont pris part, ainsi que «les deux dernières déclarations signées, il y a quelque temps, par plusieurs personnalités dont Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdennour, Ali Ben Mohamed et moi-même», rappelle-t-il. D’où, poursuit Arezki Ferrad, «pour la rencontre que nous allons préparer, nous n’avons encore rien de concret à l’horizon, car nous venons à peine de lancer l’idée. Mais ce qui est certain, c’est que nos activités vont se poursuivre».
Le constat qui est fait actuellement, «c’est que dans la dernière initiative, soit dans les signatures ayant accompagné le communiqué diffusé avant-hier, c’est que ce sont les jeunes qui prédominent et dont la majorité est du Hirak populaire, contrairement aux rencontres que nous tenions avant, par exemple, avec les Forces du changement dont l’aboutissement était la conférence de Aïn Benian et où c’étaient les partis politiques qui prédominaient», a affirmé notre interlocuteur.
Partant de ce constat, «nous, les plus âgés, avons convenu d’accompagner les jeunes, puisque nous avons des connaissances et une expérience à mettre à leur service, au service de l’Algérie, afin de faire valoir les exigences du Hirak tout en faisant barrage aux voix de la division de notre pays».
Arezki Ferrad soutient que lui ainsi que l’ensemble des signataires du communiqué d’avant-hier, appelant à organiser une réunion pour élaborer une feuille de route qui incarne toutes les exigences du mouvement populaire du Hirak, rejettent toute sorte d’exclusion et de division. «Nous souhaitons que toutes les tendances et idéologies soient représentées dans notre prochaine rencontre. Nous voulons constituer un front et, par définition, un front doit contenir toutes les tendances. C’est pourquoi nous disons que tous ceux qui partagent nos idées sont les bienvenus pour la rencontre que nous prévoyons d’organiser, et ces, quelles que soient leurs tendances ou leurs idéologies, qu’ils soient islamistes, laïcs, socialistes ou autres».
Revenant à la rencontre qui devra aboutir à une plate-forme, l’historien et auteur réitère que «c’est une idée que nous avons lancée. Rien n’est encore fait ou décidé. Mais ce que je peux dire, c’est que nous voulons réunir le maximum de gens, sans exclusif, et ce, quelle que soient leurs orientations idéologiques ou autres. C’est une initiative qui reste ouverte à tous. Ce sera une rencontre inclusive».
Ce qui est certain pour M. Ferrad, c’est qu’il faut rassembler toutes les forces du Hirak et de poursuivre les activités pour changer le régime, soutenant que l’heure est d’abord à la construction d’un Etat démocratique et non à la division entre telle et telle tendance au sein du Hirak.