par MILINA KOUACI
La gestion des écoles primaires par les Assemblées populaires communales (APC) a fait souvent l’objet de critiques par les syndicats du secteur.
Le partenaire social a toujours demandé de soustraire les écoles primaires de la gestion des communes, qualifiées de «défaillantes», et de les placer sous la tutelle du ministère de l’Education nationale. Cependant, le ministère de l’Intérieur a mis en avant, il y a quelques années, l’éventualité de mette en place un organisme qui sera directement sous sa tutelle pour lui confier la gestion des écoles primaires. Une alternative évoquée jeudi dernier par Brahim Merad, ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.
M. Merad a, en effet, annoncé devant la Commission de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors d’un exposé sur la gestion des écoles primaires, un projet de création d’établissements publics des œuvres scolaires.
Le ministre a fait état de «l’élaboration d’un projet de texte réglementaire prévoyant la création d’établissements publics des œuvres scolaires». Et ce, pour «mettre en œuvre une stratégie nationale unifiée, intégrée et homogène en matière de gestion des structures et œuvres scolaires dans le cycle primaire». Il a affirmé que son secteur avait procédé, en application des instructions du président de la République, à l’installation, au niveau des services du Premier ministère, d’un groupe de travail regroupant tous les secteurs concernés, Education, Finances, Solidarité et Emploi. Et ce, en vue d’«étudier en profondeur la faisabilité et l’impact de cet établissement, notamment quant à sa nature juridique et son incidence financière, pour soumettre au gouvernement un texte intégré et homogène».
Cette double tutelle, estiment les syndicats enseignants, entrave le bon fonctionnement des écoles primaires. Ils ne cessent ainsi de réclamer le «retrait des écoles primaires de la gestion des Assemblées communales qui n’honorent pas leurs engagements envers les établissements primaires». Les Assemblées communales se chargent de la gestion financière des écoles primaires, tandis que le ministère de l’Education nationale se charge de l’aspect pédagogique, en vertu des lois en vigueur qui restreignent le champ d’intervention du ministère de l’Education notamment, l’article 122 du code communal limitant la responsabilité entre les ministères de l’Education et celui de l’Intérieur.
Dans un autre contexte, Brahim Merad est revenu sur les efforts consentis par l’Etat en faveur des établissements scolaires. Le ministre de l’Intérieur a affirmé que «l’Etat alloue annuellement des crédits budgétaires de 15,25 milliards de dinars pour couvrir les salaires des gardiens et des agents d’hygiène et d’entretien des écoles primaires, en plus des contributions des collectivités locales, qui ont été estimées, en 2021 et 2022, à 28,58 milliards de dinars». Il a expliqué également que «la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales contribue à la prise en charge des frais d’entretien et de rénovation des écoles et des frais d’entretien et de location des bus de transport scolaire».
Concernant la gestion des cantines scolaires, le ministre a fait état de résultats positifs obtenus notamment avec l’ouverture graduelle de près de 98% des cantines au niveau national. Et de préciser que «l’apport de l’Etat en matière de prise en charge de la restauration scolaire a été revu à la hausse passant de 27 mds DA en 2022 à 40 mds DA dans le cadre de la loi de Finances 2023».
S’agissant du transport scolaire, le ministre a rappelé qu’à l’occasion de la rentrée scolaire, 17 089 bus ont été affectés dont 11 029 relevant du parc des communes et 6 060 autres loués à des particuliers». Mais, reconnaît-il, en dépit de tous les efforts consentis dans ce sens, «il reste des besoins à couvrir en matière de transport scolaire, compte tenu du nombre croissant des élèves des trois cycles», a-t-il affirmé, relevant «le manque de chauffeurs qualifiés dans cette catégorie de permis et la difficulté de les recruter». n