Les organisations syndicales autonomes, les plus visibles sur le terrain de la contestation, semblent ne plus être dans le rejet systématique de tout ce qui provient des autorités publiques. La Confédération des syndicats algériens (CSA), regroupant 15 organisations syndicales, fait désormais preuve de disposition au dialogue avec le gouvernement. Et les syndicats autonomes de l’Education nationale, reçus par le nouveau ministre du secteur, semblent entamer un retour au dialogue et à la concertation. Des éléments qui attestent d’une évolution significative sur le front social.
Dans une conjoncture politique qui semble annoncer un début de mouvement, cette disposition à la concertation annonce un retour vers une vie politique normale. Un déblocage d’une situation qui ne pouvait durer indéfiniment. Il s’agit manifestement d’apaiser le climat dans un secteur en perpétuelle perturbation à cause des grèves récurrentes à longueur d’année scolaire. Et ainsi trouver des terrains d’entente dans l’intérêt des premiers concernés, c’est-à-dire les élèves et leurs parents. Le changement de ton qui marque désormais le discours des organisations syndicales semble traduire un accueil favorable du message adressé par le Premier ministre, concernant un plan d’action de prise en charge des préoccupations sociales. Reste à jauger les intentions des pouvoirs publics. Est-on face à une gestion à minima pour gagner du temps ou face à une véritable intention de changement ? La logique du dialogue et de la concertation semble en tout cas prendre le dessus sur des postures radicales et figées. Il faudrait seulement que ces postures dialoguistes soient désormais une habitude globale pour régler les différents contentieux. Des contentieux dont l’existence est bien un signe d’une société en mouvement. Et en évolution. Ces vents nouveaux pourraient surtout augurer un retour vers une vie politique plus animée. Et prendre conscience qu’il faudrait en amont régler les crises, pour éviter les conséquences.