Edson Arantes do Nascimento, soit Pelé de surnom, a marqué l’histoire du football au Brésil mais aussi à travers le monde. Le 29 décembre dernier, la légende de la balle ronde a rendu l’âme à 82 ans. Il est décédé des suites de complications dues à un cancer du côlon. Il est écrit que le match face à la mort personne ne l’emporte. La finalité était inévitable. Avant d’être inhumé, le seul footballeur à avoir décroché 3 Coupes du Monde (1958, 1962 et 1970) aura droit à un ultime hommage au stade de Santos, club qui a révélé le prodige au monde.

Par Mohamed Touileb
Les Brésiliens, qui étaient occupés avec les fêtes de fin d’année et l’investiture de leur nouveau président Lula, auront le temps pour «honorer» une dernière fois Pelé. Si sa mort était un véritable coup de massue dans le milieu de la balle ronde où les mots d’empathie et les condoléances étaient innombrables, on n’a pas eu l’impression que ce deuil ait eu un impact conséquent au sein de la population. Et c’est quelque peu compréhensible tant le regretté meneur de jeu n’occupait plus vraiment les devants de la scène sachant qu’il a pris sa retraite sportive il y a plus d’une cinquantaine d’années.

Les sportifs et les politiques étaient là
La jeune population n’a jamais vu le «Joyau Noir» jouer si ce n’est sur quelques vidéos YouTube ou documentaire qui retracent ses exploits sportifs d’un autre temps. Il faudra aussi ajouter les circonstances de temps de sa mort survenue à la fin décembre. L’esprit de la population était plus aux fêtes et à la jovialité. Aussi, la cérémonie d’avant-funérailles a coïncidé avec l’investiture de Luiz Inacio Lula da Silva, nouveau président du Brésil. Ce dernier, ainsi que d’autres personnalités sportives et politiques sont attendus pour la veillée. Ainsi, Silvio Neves Souza, électricien de 54 ans en vacances à Santos, a dit être «sûr que beaucoup de gens vont venir à la veillée funèbre, pas seulement des personnes âgées qui l’ont vu jouer, mais aussi des jeunes». De son côté, Luiz Santos, un instituteur de 40 ans, était convaincu que des milliers de personnes diront adieu lundi et mardi à Santos à «la plus grande idole du Brésil» rapporte l’AFP.

Un décès «attendu»
Il est évident que la tragédie n’est pas au même degré quand on la met dans la balance avec la disparition du légendaire pilote de Formule 1 Ayrton Senna qui avait rendu l’âme des suites d’un crash lors d’une course. C’était clairement plus brutal. Dans l’ensemble, les Brésiliens étaient préparés à voir Pelé s’en aller sachant qu’il était hospitalisé depuis plus d’un mois à l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo après la dégradation de son état de santé en raison du cancer du côlon.
Durant sa riche carrière, Pelé a inventé des gestes et affolé les compteurs. En 21 ans passés sur les pelouses, il a eu le temps de faire trembler les filets à 1.283 reprises. C’est juste pour se rendre compte à quel point sa carrière était immense. Même s’il a joué dans un football d’un autre temps sur lequel il était certainement en avance. n