Le voile est désormais levé sur l’échéance de versement des salaires valorisés de la Fonction publique que les bénéficiaires toucheront à partir du 10 mars.
PAR NAZIM BRAHIMI
C’est ce qu’a indiqué, hier, le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Youcef Chorfa, qui a précisé qu’aussi bien les salaires que les pensions de retraites et l’allocation chômage seront versés avant le début du mois de ramadan.
Cherfa a souligné que ces augmentations seront versées aux bénéficiaires à partir du 10 mars et jusqu’au 20 mars 2023, précisant que ces valorisations toucheront plus de 8 millions de personnes.
En ce qui concerne les augmentations des salaires, le ministre a expliqué qu’elles toucheront 2,8 millions de personnes, dont 90 % d’employés et 10 % de retraités.
Le ministre du Travail a ajouté que la pension de retraite touchera plus 2.9 millions de bénéficiaires alors que l’allocation chômage concernera près de 2 millions de personnes.
Pour ce qui est de l’allocation chômage qui a été valorisée à 15.000 dinars, elle a été versée depuis le janvier au profit des chômeurs inscrits.
Par ailleurs, Cherfa a indiqué que le taux d’insertion dans le secteur administratif a atteint les 98,5%, après l’intégration de plus de 300 000 demandeurs d’emploi.
En ce qui concerne le secteur de l’éducation, le ministre du Travail a révélé que plus de 4 000 salariés seront intégrés dans le secteur de l’éducation au cours de cette année, affirmant que l’année 2023 sera «l’année de clôture définitive du dossier des contrats à durée déterminée (CDD) dans le système d’insertion sociale et professionnelle».
Clôture définitive du dossier des CDD en 2023
A noter que les explications, les chiffres et les échéances livrés par le ministre du Travail interviennent deux jours après les garanties du président Tabboune envers les fonctionnaires, les retraités et les chômeurs quant au versement des salaires, pensions et allocations après les valorisations qui les a touchés.
Le président Tebboune, qui a réitéré l’engagement à ce que «plus personne» ne reste en CDD après décembre prochain, a affirmé, vendredi soir, que la décision de porter le taux d’augmentation des salaires à 47% à l’horizon 2024, et l’augmentation des pensions de retraites ainsi que la réduction des impôts sur le revenu, sont des «décisions inédites et exceptionnelles» visant principalement «l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen».
«Aucune augmentation de salaire n’a été enregistrée en Algérie depuis près de 10 ou 15 ans. L’augmentation progressive des salaires actuellement se répercutera indubitablement sur le niveau de vie du citoyen, en attendant une augmentation définitive au cours de l’année prochaine», a indiqué le chef de l’Etat, déclarant que l’Etat «mène une véritable bataille pour protéger le pouvoir d’achat du citoyen en luttant contre toutes les formes de spéculation et de corruption».
«Pour 2023 et 2024, il va y avoir une augmentation des salaires qui va toucher 2,8 millions de fonctionnaires et contractuels. C’est 150 points indiciaires sur les deux années», a précisé le ministre, qui a souligné que l’incidence financière des dernières augmentations des salaires est de 340 milliards de DA 2023.
Au début de l’année, faut-il le rappeler, le ministre du Travail a donné des indications quant aux valorisations des salaires prévues en 2023 et 2024. «Pour les deux années (2023 et 2024), elle sera de 681 milliards de DA. Si l’on ajoute ce qui a été fait en 2022, l’incidence financière sera de 900 milliards de DA», a-t-il dit, expliquant que ces augmentations vont s’étaler sur l’année 2024.
Pour l’année 2023 en cours, c’est 50% de l’augmentation des 150 points indiciaires et pour l’année prochaine, c’est les 50% restants, a-t-il expliqué.
Pour illustrer ces augmentations de salaires, le ministre a cité des exemples : «Pour un ouvrier professionnel de catégorie 1, il bénéficiera pour les deux années d’une augmentation de 9.550 dinars. Pour l’année 2023, il aura une augmentation de 4.470 dinars.»
«Un travailleur qui touche 30.000 dinars actuellement, sur les deux années, son salaire sera porté à plus de 39.000 dinars. C’est une augmentation de pratiquement 33%, rien que sur les deux années, sans compter les augmentations précédentes», a-t-il expliqué. M. Chorfa a également donné l’exemple de l’enseignant de l’Education nationale : «Sur les deux années, il va avoir une augmentation de 13.450 dinars. Annuellement, il va avoir dans les 6.730 dinars». «L’importance de ces augmentations, ajoutées aux augmentations précédentes, c’est pour ça qu’on dit que c’est 47 à 50%», a-t-il dit.
Sur le secteur économique, M. Chorfa a indiqué qu’il faut faire la différence entre les salaires de la fonction publique et les salaires du secteur économique. «Les salaires du secteur économique sont déterminés par les conventions collectives qui sont négociées entre l’employeur et le partenaire social», a-t-il dit, en précisant que ce sont des salaires en fonction du chiffre d’affaires, de l’importance de l’entreprise… <