Le pays a franchi hier le seuil des 1000 cas de contaminations… En plus des quelques 4200 malades hospitalisés à travers le territoire national pour cause de Covid-19, bien nombreux sont ceux qui sont également soignés en ambulatoire. Des centaines d’autres cas sont diagnostiqués positifs tous les jours, sans compter les asymptomatiques qui ne font pas de tests, en plus du nombre d’enfants que le virus a fini par toucher.

PAR INES DALI
C’est une véritable «explosion de cas, par milliers probablement» que va connaître le pays, a prévenu le Pr Réda Djidjik, immunologue, surtout que le variant Omicron est en train de gagner du terrain, à grands pas, face au Delta. Sa déclaration faite mardi s’est très vite concrétisée : le ministère de la Santé a annoncé, hier, avoir enregistré «1.359 cas durant les dernières vingt-quatre heures».
Les mises en garde des spécialistes quant à la dégradation de la situation sanitaire liée au Covid si l’épidémie continue de connaître la même progression exponentielle n’ont pas trouvé une oreille attentive auprès d’une bonne partie de la population. Ni pour le respect des gestes barrières ni pour la vaccination.
Un laisser-aller quasi-général est constatable un peu partout, dans les transports en commun, dans les commerces, dans les cafés et restaurants sans que cela semble inquiéter. La vaccination non plus n’arrive pas à trouver le rythme de l’été dernier lorsque les citoyens, poussés à se protéger contre les ravages de la meurtrière 3e vague, se levaient tôt le matin pour attendre leur tour devant les centres vaccinaux. Une fois cette vague passée, un désintéressement s’est très vite installé malgré les campagnes de sensibilisation quant aux «bénéfices» de la vaccination et malgré la disponibilité en quantités se chiffrant à des millions de doses de différents types de vaccins.
Maintenant que le pays a franchi la barre d’un millier de cas par jour, le retour aux deux principales recommandations des professionnels de la santé s’avère indispensable si on veut éviter le scénario de juillet-août 2021. Rester vigilant en appliquant les protocoles sanitaires dans les administrations et autres édifices accueillant le public, mais également et surtout dans les établissements scolaires puisque les enfants sont en train d’attraper le virus et sont devenus de vecteurs de contamination, sont les mesures qu’il faut appliquer avec rigueur tel que préconisé par les spécialistes. «Il faut aller se faire vacciner et respecter les mesures de prévention, surtout le port du masque, le lavage des mains et la distanciation physique», ont-ils insisté à maintes reprises. «La vaccination et le respect des gestes barrières vont de pair», pour paraphraser le Dr Mohamed Yousfi, président de la Société algérienne d’infectiologie, notamment en cette période cruciale de très forte propagation du variant Omicron.
S’exprimant à ce sujet, la directrice de la prévention au ministère de la Santé, Samia Hammadi, a affirmé que «ce qui a contribué la propagation du virus, c’est la faible vaccination, et ce, malgré la disponibilité des antidotes et des campagnes de sensibilisation». Le deuxième élément qu’elle a cité comme ayant contribué à la hausse des cas est «le relâchement dans le respect des mesures barrières, à savoir l’absence de port des masques de protection et la distanciation», a-t-elle ajouté. Face à cette situation, elle a estimé qu’«Omicron se propage tellement vite que le pic pourrait être atteint avant les prévisions qui ont été faites», soit avant fin janvier-début février, tout en regrettant que les protocoles sanitaires ne soient pas suivis. Ce qui a donné lieu à la situation dans laquelle se trouve le pays : les hôpitaux risquent d’être très vite saturés, alors que les services de réanimation le sont déjà, sans oublier l’épuisement du personnel médical en charge des malades Covid.
Quoi qu’il en soit, la situation s’aggrave et ni la mise en place récente du pass vaccinal pour l’accès à de nombreux lieux publics ni les sanctions devant être appliquées en cas d’infractions ne sont visibles sur le terrain. Les mises en garde brandies par le gouvernement ainsi que la menace de sanctions ne semblent pas avoir eu l’effet escompté. Selon toute vraisemblance, le gouvernement ne compte pas revenir au confinement, même si cette mesure n’est pas totalement écartée. Ce qui est certain, c’est que la situation actuelle ne peut tolérer du surplace. Alors quelles mesures le gouvernement va-t-il prendre pour éviter un scénario catastrophe ? <