C’est avant-hier que la deuxième dose du vaccin contre le nouveau coronavirus a commencé à être administrée aux premières personnes par lesquelles a débuté la vaccination le 30 janvier dernier. Vingt-et-un jour après, ces mêmes personnes se sont déplacées au niveau des centres de vaccination où elles ont reçu la première dose du vaccin Spoutnik V pour en recevoir la deuxième. Cela, en attendant que l’Algérie reçoive de nouveaux lots de vaccins dont la livraison est attendue pour la dernière semaine du mois courant.
Après les premiers vaccinés de Blida qui ont reçu leur seconde injection avant-hier samedi, c’était au tour de ceux de la capitale d’en faire de même hier. Nombre d’entre eux se sont dit «soulagés» d’en finir avec la hantise» d’être touchés par la pandémie de Covid-19. Au niveau de la polyclinique «Les Sources», un quartier où les premières vaccinations ont eu lieu à Alger, le médecin chef Amine Belahcel a indiqué que l’opération d’injection de la deuxième dose se déroule dans de «bonnes conditions». «Nous avons entamé l’injection de la deuxième dose aujourd’hui (hier, ndlr) et tout se passe convenablement. Toutes les personnes que nous avons vaccinées le 31 janvier dernier sont venues au rendez-vous et ont reçu leur seconde dose comme prévu», a-t-il affirmé.
Il a, également, fait savoir qu’il n’y a «pratiquement pas eu d’effets secondaires signalés, à l’exception de quelques maux de tête pour deux personnes sur les trente qui ont été vaccinées». Ces déclarations sont confirmées par les vaccinés en question, deux personnes âgées qui ont chacune apporté son témoignage dans lequel elles font état de «quelques mots de tête seulement».
Ainsi, il semble que tout se passe bien pour premiers vaccinés en attendant que la campagne de vaccination s’élargisse et connaisse un rythme plus soutenu, sachant que la cadence actuelle est fonction de la quantité de vaccins reçus jusque-là et qui ne dépasse pas les 100.000 doses (50.000 du vaccin russe Spoutnik V et 50.000 autres du vaccin suédo-britannique AstraZeneca-Oxford). Dans ce chapitre, il est attendu que l’Algérie réceptionne la fin de la semaine, probablement le 24 février, un lot de vaccin chinois. Il s’agit d’un don de la Chine composé de 200.000 doses du vaccin Sinopharm. L’Algérie devra, également, recevoir une quantité entre 700.000 et 800.000 doses du vaccin AstraZeneca-Oxford vers la fin du mois courant, selon les annonces faites par la directrice de la pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la Santé, Mme Wahiba Hadjoudj. Cette quantité est un premier lot que l’Algérie percevra dans le cadre de l’initiative onusienne Covax chapeautée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est également prévu la livraison d’une quantité du vaccin Spoutnik V dans le cadre du contrat conclu avec la Russie portant sur 500.000 doses et dont l’Algérie n’en a reçu que 50.000.

Près d’un million de doses de vaccins à la fin du mois
Ce sont donc environ un million de doses qui devront être réceptionnées d’ici la fin du mois, ce qui augmentera incontestablement le rythme de la campagne vaccinale contre le Covid-19. D’ailleurs, les professionnels de la santé s’accordent à dire que «c’est le moment propice de procéder à une vaccination plus accélérée», étant donné que «la situation épidémiologique du pays est stable» avec un nombre de cas état restés sous la barre de 200 cas quotidiens et un nombre de décès en-dessous de cinq depuis plusieurs jours. Mais chaque décès de plus par jour est une autre famille de plus endeuillée.
A ce titre, il est utile de noter que la famille de la santé, aussi bien du corps médical que paramédical, du secteur public que privé, continue de perdre des membres parmi les siens. C’est ainsi que durant la semaine écoulée, d’autres médecins et un infirmier ont été emportés par le coronavirus, allongeant ainsi la liste macabre des plus de 150 morts parmi les blouses blanches. La semaine dernière, s’est éteint le professeur Youcef Melbouci, chef de service traumatologie et orthopédie au Centre hospitalo-universitaire de Tizi ouzou des suites de Covid-19, le Dr Abdelkarim Djerad, médecin connu pour être «le médecin des pauvres» à Sétif et président de l’association algérienne de nutrition maghrébine, ainsi que Djamel Zaoui, infirmier au CHU Muspahpa-Bacha à Alger.
Ainsi, malgré des chiffres bas, le coronavirus continue de faucher des vies et la vaccination reste «la seule arme» pour se prémunir et «prévenir une éventuelle nouvelle vague», selon les professionnels de la santé, qui continuent d’alerter quant aux manquements constatés dans l’application des mesures de prévention et des gestes barrières, et à exhorter la population à porter surtout le masque de protection et à respecter la distanciation physique, notamment dans les lieux publics.
Ce sont des recommandations qu’il faut absolument continuer d’appliquer pour «maintenir la stabilité de situation épidémiologique» en Algérie, selon les spécialistes, surtout que d’autres pays continuent d’enregistrer des milliers de contaminations et des centaines de décès par jour. En Tunisie, le ministère de la Santé a annoncé samedi la découverte d’un nouveau variant. Pour l’heure, les frontières terrestres avec ce pays voisin sont fermées, de même que les frontières aériennes avec les autres pays qui comptent des variants. La vigilance, en attenant les prochaines doses de vaccin et, par voie de conséquence, une vaccination plus conséquente, est plus que jamais recommandée par les professionnels de la santé.