Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Chames-Eddine Chitour a marqué, hier, une rupture avec le discours lignifiant sur la situation qui prévaut dans l’Université algérienne et les sujets inappropriés, que son prédécesseur, Tayeb Bouzid, avait imposés à une Université qui se cherche une orientation en adéquation avec ses missions.
Le professeur Chitour n’a pas hésité à asséner ses vérités sur un secteur qu’il connaît fort bien pour y avoir exercé pendant trois décennies. Intervenant à la Conférence nationale des établissements publics à caractère scientifique et technologique, il a exhorté la communauté universitaire à œuvrer pour faire changer les choses en privilégiant « le travail et la rigueur », ces deux critères devant déterminer le fonctionnement du secteur.
Il a fait part, par la même occasion, de l’importance qu’il accorde au «rétablissement de la place de l’enseignant universitaire comme acteur central dans la production et la diffusion du savoir ». « La responsabilité de la promotion de l’Université, au vu de l’importance de son rôle pour l’avenir du pays, n’incombe pas uniquement aux pouvoirs publics, mais à la communauté universitaire dans son ensemble », a souligné le ministre, qui a admis « l’absence de l’Université algérienne dans le paysage intellectuel et culturel mondial ». Il a insisté dès lors sur l’impératif de «pallier à cette situation à travers le travail sérieux et la rigueur, comme seuls et uniques critères de réussite », ajoutant que « l’administration de l’Université doit être au service de l’enseignant ». Il a ainsi mis l’accent, dans le chapitre dédié à la recherche et son rôle dans la promotion de l’Université, sur la recherche dans la technologie. M. Chitour a estimé que « le plus important pour l’heure est de faire évoluer la recherche scientifique en Algérie du stade théorique à la pratique et de permettre aux universités algériennes d’être à la hauteur des missions qui leur sont confiées, notamment en termes de valorisation de la recherche scientifique, quel que soit le domaine». Il a plaidé, dans ce registre, « la valorisation des thèses de fin d’études sur le terrain pour que l’Université algérienne puisse avoir une autonomie en matière de recherche scientifique ».
Le ministre a procédé, à cette occasion, à l’installation des membres de la Conférence nationale des établissements publics à caractère scientifique et technologique. Cette installation fait suite à la publication au Journal Officiel du décret exécutif fixant les missions de ladite conférence. « Avec 38 établissements de recherche, MESRS et hors MESRS, plus de 2 600 chercheurs permanents et près de 3 100 membres du personnel de soutien à la recherche, cette conférence nationale jouera un rôle majeur dans l’application de la politique nationale», a-t-on indiqué lors de cette activité.
Il a été par ailleurs relevé la nécessité de rendre effectif « le partenariat avec le secteur socio-économique ou encore ceux pouvant faire l’objet de valorisation des résultats de la recherche, d’innovation et de transfert technologique ». Le directeur général de la recherche scientifique et du Développement technologique, Aourag Hafid, a affirmé, pour sa part, que « le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche mise beaucoup sur cet organe pour identifier les moyens qui permettront le développement de la coopération inter-établissements de recherche nationaux et internationaux ainsi que le développement du réseau national de l’information scientifique et technique ».