Les enfants sont confrontés à la violence et au harcèlement à l’école partout dans le monde, un élève sur trois étant victime d’attaques, a déclaré l’ONU jeudi, à l’occasion de la première Journée contre le harcèlement et les violences en milieu scolaire. «Protéger nos écoles de toutes les formes de violence est en effet un enjeu majeur et malheureusement bien actuel, ainsi que nous l’ont rappelé les récentes attaques qui ont eu lieu en milieu scolaire en Afghanistan, au Burkina Faso, au Cameroun, au Pakistan ou en France», a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO dans son message pour la Journée. Pour Audrey Azoulay, protéger les écoles de «toutes les formes de violence» veut aussi dire lutter contre le harcèlement «qui inflige des souffrances physiques et morales à des millions d’enfants tout autour du monde». « Il faut le redire avec force : le harcèlement, bien qu’il ait été un phénomène parfois négligé, minimisé, ou ignoré, constitue un véritable fléau «, a poursuivi Mme Azoulay. «Au-delà de ces conséquences éducatives, le harcèlement affecte aussi le bien-être et la santé des élèves. Les jeunes qui en sont victimes ont deux fois plus de chances de se sentir seuls, de ne plus pouvoir trouver le sommeil la nuit – voire d’avoir des pensées suicidaires», a déploré la cheffe de l’UNESCO. Les actes de violence et de harcèlement en milieu scolaire sont principalement commis par des camarades, mais dans certains cas, par des enseignants et d’autres membres du personnel scolaire. Dans 67 pays, les punitions corporelles sont toujours autorisées dans les écoles, signale l’UNESCO. L’UNESCO a également souligné que la cyberintimidation est à la hausse et attribue ce phénomène à la pandémie de Covid-19, car plus d’étudiants que jamais «vivent, apprennent et se rencontrent en ligne». Le harcèlement physique est la forme la plus fréquente dans la plupart des régions du monde – à l’exception de l’Amérique du Nord et de l’Europe, où le harcèlement psychologique est plus courant. La volonté politique de changement est essentielle, a-t-elle noté, tout comme la promotion d’un environnement scolaire bienveillant, la formation des enseignants et les mécanismes de signalement des harcèlements et de soutien aux élèves concernés. (APS)