Grandiose. Majestueux. Impressionnant. Magistral. Autant de mots pour qualifier la parade, le défilé, ou… la démonstration, c’est selon, de la procession marquant les 60 ans du recouvrement de l’indépendance.
Le déroulé du cortège nous a fait revivre les défilés du 5 juillet ou du 1er novembre de notre enfance. En moins imposant, bien sûr.
Cette parade de ce 5-juillet a eu l’occasion de rappeler aux amnésiques, par un labeur mnémonique fort établi, que l’ANP est toujours le prolongement d’une cohésion entre le peuple et son armée, née d’une symbiose très forte pendant la guerre de libération avec la glorieuse ALN. Une entente, un mélange, un commensalisme qui dure toujours. Cette même ANP a, en outre, profité de l’occasion pour étaler et dérouler sa superbe. Un matériel de guerre, n’ayons pas peur des mots, exhibé pour refroidir les velléités de certains et garantir la paix et la stabilité que bon nombre de «voisins» ne souffrent pas. Un matériel de guerre qui fera qu’aucun autre président de la République ne dira plus «hagrouna», comme l’a fait le président Benbella.
Bien sûr, tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes intramuros, mais nous n’avons pas un pays de rechange et on se doit de le protéger. De nous protéger.
Les invités de l’Algérie ont de même confirmé les idéaux du pays des 1,5 million de martyrs pour une libération des peuples et le choix de disposer d’eux-mêmes. La présence des présidents palestinien et sahraoui en est la meilleure des déclarations, témoignant de la ligne directrice de l’Algérie quand il s’agit de tendre la main à des pays amis martyrisés.
La présence du tunisien Kais Saied est aussi l’attestation de la profonde amitié et d’affection entre les deux peuples avec Sakiet Sidi Youcef comme jalon indélébile du combat des peuples pour disposer de leur destin. Ce 5-juillet et sa parade revient donc après 33 ans d’absence, la dernière s’étant déclinée en 1989. C’était donc l’occasion de faire plonger toute la génération qui n’a pas assisté à de telles festivités, d’apprendre à «tourner la page sans la déchirer», comme le soulignait le président Houari Boumediene. Ce 5-juillet c’était aussi, et c’est ce que retiendra un esprit épanoui, la fête, les fêtes à travers tout le pays. Des festivités ont été tenues dans presque toutes les wilayas et l’espace d’une journée tout le monde aura oublié ses soucis d’hier, ses irritations et ses angoisses. Hier, les Algériens ont tourné la page de leurs tourments et de leurs déceptions, mais, toujours sans la déchirer, s’apprêtant à relever d’autres défis, d’autres challenges.