Être exposé à certains polluants de l’air pourrait augmenter le risque de cancer du sein, selon une étude menée sur plusieurs milliers de femmes en France, qui va dans le sens d’autres travaux récents.
Cette étude – dite Xenair – confirme, entre autres, un risque accru de cancer du sein en cas d’exposition au dioxyde d’azote.
Elle a été réalisée par des membres de l’université de Leicester (Royaume-Uni), du Centre Léon Bérard et de l’Ecole Centrale de Lyon (sud-est), de l’institut Gustave Roussy (région parisienne), de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris, basé au nord de Paris), du centre Bordeaux Population Health (sud-ouest).
On connaît les facteurs de risque génétiques ou hormonaux du cancer du sein, le plus fréquent chez la femme, et aussi ceux liés à l’âge ou au mode de vie (alcool, activité physique, etc). Mais, ces dernières années, plusieurs études ont mis en avant le rôle de certains polluants.
Les auteurs d’une métanalyse parue en 2021 pointaient l’exposition au dioxyde d’azote, en estimant qu’environ 1.700 cancers du sein chaque année en France pourraient y être liés. Ils jugeaient moins concluants les résultats sur le risque lié aux particules fines.
Les auteurs de l’étude Xenair ont, eux, exploré l’association entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à faible dose à 8 polluants atmosphériques: les polluants ayant des propriétés xénoestrogènes – dioxines, BaP, PCB, cadmium – et des polluants auxquels l’exposition est quotidienne – particules fines (PM10 et PM2.5), dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3) -, selon un communiqué.
Leurs travaux ont porté sur 5.222 cas de cancer du sein (diagnostiqués entre 1990 et 2011), issus d’une cohorte nationale suivie depuis 22 ans, comparé au même nombre de cas indemnes.
Pour chaque polluant, des expositions moyennes et cumulées ont été estimées pour chaque femme, tenant compte notamment des lieux d’habitations.
Une augmentation du risque de cancer du sein a été mesurée en lien avec l’exposition au dioxyde d’azote.
Ces résultats doivent donner lieu à une publication prochaine dans la revue Environmental Pollution. Un risque a aussi été mis en évidence avec BaP et PCB153, deux perturbateurs endocriniens. (AFP)