En février 2011, dans le sillage du Printemps arabe, une contestation violemment réprimée débute à Benghazi (est), avant de s’étendre. En mars, une coalition emmenée par Washington, Paris et Londres lance une offensive après un feu vert de l’ONU. Le 20 octobre, Kadhafi est massacré dans un assaut rebelle contre sa région d’origine, Syrte. Trois jours plus tard, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, proclame la «libération» du pays.
2012, premier scrutin post-Kadhafi
Le 7 juillet 2012, les Libyens élisent la première Assemblée nationale, un scrutin émaillé d’actes de sabotage et de violences dans l’Est. Un mois plus tard, le CNT remet ses pouvoirs au Congrès général national (CGN, Parlement).
2014, autorités rivales
En juin 2014, après de nouvelles élections, le Congrès général national, dominé par les islamistes et de plus en plus contesté, est remplacé par un Parlement contrôlé par les anti-islamistes. Mais fin août, après des semaines de combats meurtriers, une coalition de milices, en majorité islamistes, s’empare de Tripoli. Elle rétablit le CGN et installe un gouvernement. Le gouvernement en place jusque-là et le Parlement tout juste élu s’exilent dans l’Est. Le pays se retrouve avec deux gouvernements et deux Parlements.
2015, le GNA
Fin 2015, des représentants de la société civile et des députés signent un accord parrainé par l’ONU. Un Gouvernement d’union nationale (GNA) est proclamé. Son chef, Fayez al-Sarraj, s’installe à Tripoli en mars 2016, mais le cabinet parallèle, soutenu par l’homme fort de l’Est Khalifa Haftar, et le Parlement rejettent le GNA.
2017, coup de force de Haftar
En juillet 2017, Haftar annonce la «libération totale» de Benghazi des jihadistes, après plus de trois ans de combats. Début 2019, ses forces prennent Sebha, chef-lieu du Sud désertique et al-Charara, énorme champ pétrolier. Le 4 avril, elles lancent une offensive vers Tripoli.
2020, Ankara dans le jeu et des «avancées
En juin 2020, les forces du GNA, aidées par la Turquie, reprennent ‘ensemble de l’Ouest, en chassant les combattants de Haftar, soutenu notamment par la Russie, l’Egypte et les Emirats arabes unis. Le 23 octobre 2020, les parties signent un cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU. Le 13 novembre, 75 délégués libyens réunis en Tunisie s’entendent sur la tenue «d’élections nationales» en décembre 2021. Le 10 mars 2021, le gouvernement de transition obtient la confiance du Parlement. Il remplace le GNA et le cabinet dans l’Est.
2021, doutes sur les élections
Début octobre, le Parlement confirme la tenue de la présidentielle le 24 décembre mais repousse à fin janvier les législatives.
Le 8 décembre, le Haut Conseil d’Etat libyen (HCE), instance faisant office de Sénat, propose de reporter au mois de février la présidentielle en raison de désaccords persistants entre camps rivaux. Le 11, la Haute commission nationale électorale décide le report de l’annonce de la liste des candidats retenus pour la présidentielle, rendant de plus en plus improbable la tenue du scrutin. Le 21, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) se dit «préoccupée par l’évolution de la situation sécuritaire à Tripoli», après le déploiement de groupes armés dans une banlieue de la capitale. Le 22 décembre, une commission du Parlement libyen chargé du suivi de l’élection présidentielle conclut à «l’impossibilité» de tenir ce scrutin le 24 décembre. La Haute commission électorale libyenne (HNEC) a proposé de reporter l’élection d’un mois, soit le 24 janvier 2022.