Le verdict des urnes est donc tombé. Le référendum sur la révision de la Constitution a été boycotté par une majorité du corps électoral et approuvé par la majorité des votants. Ainsi, plusieurs leçons sont à retenir après les résultats proclamés hier par le président de l’Autorité indépendante des élections (ANIE), Mohamed Chorfi.
L’une des nouveautés de cette consultation populaire est la (presque) disparition de ceux qui crient habituellement aux trafics des urnes. S’il fallait chercher au moins un «acquis» au référendum du 1er novembre, c’est bien celui-là, et c’est loin d’être négligeable. Ça change les Algériens des résultats officiels d’avant-le Hirak et qui, par habitude et lassitude, n’étonnaient personne de par l’ampleur de la fraude. D’ailleurs, Mohamed Chorfi l’a bien martelé lors de sa rencontre avec la presse, animée, hier, au Centre international des congrès. Il a bien insisté sur le fait que le référendum était pour lui «hallal» et que les résultats reflétaient la réalité du «terrain».
Là, c’était du côté de l’espace plein de la bouteille (ou plutôt à 23,7%). Pour le vide, le constat est bien là. Le boycott, même si la crise sanitaire a dû certainement jouer un rôle, est un signe d’échec des «vendeurs» du référendum. Les «visées» ne sont pas à chercher uniquement au niveau du gouvernement. Les partis politiques qui ont fait campagne pour faire passer le projet ont montré, une énième fois, leur incompétence. Ils ont également prouvé qu’ils restaient un danger omniprésent pour la sécurité même du pays. Le cumul des échecs et les désespoirs suscités sont leur seul bilan. Ce qui ne veut pas dire que les autres «bouliticiens», représentants de l’alliance des forces de «non-propositions», peuvent se proclamer vainqueurs. Le faible taux de participation au référendum est loin d’être un travail d’une quelconque force représentative des citoyens.
Plusieurs leçons sont à retenir de ce scrutin, et ce n’est pas avec des rafistolages qu’elles le seront. Le changement, le vrai, passe, entre autres, par un nouveau paysage politique et une réelle société civile.