Après une éclipse de plusieurs semaines due à la contestation interne et au discrédit «politique» dont il fait l’objet né notamment des choix de l’organisation syndicale en relation avec l’élection présidentielle initialement prévue pour le mois d’avril en cours, Abdelmadjid Sidi Saïd a fait sa réapparition ce week-end pour remettre un minimum d’ordre exclusivement organique.
Deux annonces marquent le retour sur scène de Sidi Saïd, fortement décrié par les sections locales de l’Ugta à travers des rassemblements hebdomadaires.
La première annonce indique que la date de la tenue du congrès de la centrale syndicale, initialement programmé pour janvier 2020, est avancée, sans toutefois être arrêtée.
La seconde annonce, certainement la plus significative, est que Sidi Saïd ne sera pas candidat à sa propre succession.
C’est manifestement ce qui ressort de la sortie oranaise de Sidi Saïd à l’occasion de la réunion de coordination des membres du comité exécutif national de l’Ugta, dont les travaux se sont déroulés à huis clos.
C’est à la sortie des travaux de cette réunion que Sidi Saïd a fait sa double annonce. «Le 13e congrès de l’Ugta se tiendra avant la date prévue et je n’ai aucune intention de me représenter pour un nouveau mandat», a-t-il fait savoir.
«Le mandat actuel prendra fin le 10 janvier 2020, toutefois nous avons décidé d’avancer la date de l’organisation du 13e congrès de l’Ugta», a-t-il souligné, faisant état de l’installation d’une commission nationale de préparation du congrès qui tiendra, le 27 avril courant, une réunion pour mettre en place les mécanismes et les mesures de préparation du congrès et décider de la date de sa tenue.
S’agissant de l’actualité de l’heure marquée par le mouvement populaire réclamant le changement, l’Ugta a rendu publique, par la même occasion, une déclaration dans laquelle elle affirme qu’elle «ne peut demeurer indifférente face à cette période charnière que traverse l’Algérie dans son histoire contemporaine».
«L’Ugta, qui a acté le cri de cœur des manifestations, en particulier de notre jeunesse formidable exprimant une grande ambition pour l’Algérie, tient à saluer le civisme et le patriotisme qui ont caractérisé les marches citoyennes et populaires », lit-on dans le communiqué
«L’expression populaire est exemplaire et doit être imprégnée par le souci majeur d’une transition pacifique, démocratique et sereine, dont le seul acteur est le peuple algérien souverain», a souligné la Centrale syndicale. Cette dernière croit que le changement «est devenu nécessaire», estimant qu’il «doit se construire à travers un dialogue empreint de sagesse» de nature à faire émerger l’édification d’une nouvelle République en harmonie avec les aspirations du peuple.
L’Ugta a rappelé, dans sa déclaration, que son engagement aux côtés de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, «est le fruit des multiples acquis économiques et sociaux engrangés par le monde du travail dans le cours du processus de la reconstruction nationale dans la paix».