Une réunion tripartite de concertation, entre le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop) et le ministère de la Santé, est prévue aujourd’hui au siège du ministère de la Santé quant au changement annoncé de la réglementation régissant l’installation des officines.

Par Sihem Bounabi
Pour rappel, l’annonce, il y a plus d’une semaine, du ministre de la Santé de ce changement, sans concertation avec les partenaires sociaux, avait suscité un véritable tollé dans la corporation des pharmaciens d’officine et une grève nationale a été annoncée par le Snapo pour le 28 février prochain afin de protester contre le nouvel arrêté du ministère de la Santé portant sur la révision des conditions d’attribution d’agrément d’ouverture d’officines
Le président du Snapo, Dr Messaoud Belambri, a déclaré, hier, que suite à la réunion qui s’est déroulée mercredi dernier entre une délégation des membres du bureau national du Snapo, conduite par lui-même, et la Directrice générale de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Ouahiba Hadjoudj, au ministère de la Santé, les deux parties se sont entendues pour organiser aujourd’hui dimanche une nouvelle séance de travail. Il confie à propos de la rencontre de mercredi dernier : «Nous avons exprimé notre étonnement sur l’annonce du changement de la réglementation alors qu’il n’y a eu aucune concertation ni de travail de commission mixte.» Il enchaîne, en soulignant que «le ministère s’est voulu rassurant, en insistant qu’aucun travail sur le changement de réglementation par rapport aux officines ne se fera en dehors d’un cadre de concertation. On s’est alors entendus pour une deuxième rencontre, prévue ce dimanche, dans un cadre de rencontre tripartite».
Mettant en exergue l’importance de la réunion d’aujourd’hui, qui regroupe le Snapo, le Cnop et le ministère de la Santé, Dr Messaoud Belambri explique qu’il s’agit surtout de «voir dans quelles mesures on pourra commencer la réflexion et le travail sur les changement possibles qui toucheraient à la réglementation des officines, mais aussi un travail de préparation des textes d’application». Il s’agit ainsi de «tracer un programme d’action de ce groupe de travail, de dégager les priorités et de s’entendre sur les points fondamentaux», souligne-t-il.
Parmi les textes d’application de la loi sanitaire 2018, qui sont toujours en attente d’être publiés, il s’agit notamment du texte d’application concernant le statut des pharmaciens-assistants qui, dès sa publication, permettrait de libérer près de 4 500 postes d’emploi pour les pharmaciens en quête de travail.
D’autres textes sont toujours en attente d’élaboration, à l’instar de celui qui concerne «les services complémentaires des officines, à l’élargissement de la pratique officinale ainsi qu’aux services liés à la santé et stipulés par la loi sanitaire 2018.
Le président du Snapo ajoute, concernant la réunion d’aujourd’hui, qu’«il y aura notamment des discussions sur les aspects économiques et fiscaux», estimant qu’«il s’agit d’aborder les différents aspects liés à cette problématique, c’est un tout. Lorsqu’on parle d’installations d’officines, cela va toucher la rentabilité des officines et son économie. De ce fait, le groupe de travail va entamer des discussions sur les éventuels changements qui risquent de toucher la profession et le secteur officinal mais, en même temps, il y aura aussi discussions sur tout ce qui est lié à l’officine en matière d’économie, de fiscalité et de textes d’application».
Par ailleurs, à propos de la grève nationale des pharmaciens annoncée par le Snapo pour le 28 février prochain, le président du Snapo déclare que «pour le moment, nos bureaux de wilaya continuent à tenir des assemblées générales et les préavis de grève ont été déposés aussi bien au niveau du ministère de la Santé, au niveau des directions de la santé et de leurs wilayas. Pour le moment, la grève n’est pas encore suspendue, elle est maintenue en attendant le résultat de la réunion de ce dimanche».
Il précise à ce sujet : «Logiquement, que ce soit le ministère de la Santé ou le Snapo, chacun doit prendre des engagements et, en fonction du déroulement et de l’évolution au cours de la réunion, on va revenir au bureau national pour voir s’il y a lieu de suspendre la grève ou pas.»
Il tient toutefois à souligner que «le Snapo s’inscrit dans un principe de dialogue, de concertation et de négociations, notre but ce n’est pas la grève, mais que les choses se fassent dans la concertation et en tenant compte de la situation difficile vécue par les pharmaciens d’officine». Affirmant que «notre but est de préserver la profession pour préserver l’avenir des pharmaciens, mais aussi de pouvoir donner à l’officine les moyens de jouer son rôle e convenablement et complètement au sein du système de santé publique». <