Initiée par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire (Miclat) et en partenariat avec l’agence allemande de coopération internationale (GIZ), une session de formation d’une semaine est organisée au niveau de l’école nationale des ingénieurs de la ville (Eniv) Dr Abdelmadjid Meziane de Chetouane au profit de 52 cadres chargés du dossier des énergies renouvelables (ENR) auprès des collectivités locales.
«Cette formation s’inscrit dans le cadre de la stratégie arrêtée par le ministère de l’Intérieur pour instaurer un nouveau modèle de consommation énergétique au niveau des collectivités locales, parce que nous avons fait un diagnostic, un état des lieux qui donnent des factures énergétiques très importantes qui sont supportées sur les budgets locaux ; elles représentent en moyenne 5% d’un budget de fonctionnement d’une commune, au niveau national, c’est 25 milliards de dinars , donc 8% de la consommation nationale ; il est urgent aujourd’hui de réduire cette consommation, de rationaliser, d’aller vers les énergies propres, notamment les énergies renouvelables sur le patrimoine des collectivités locales, mais aussi la problématique d’économie d’énergie, d’économie financière, surtout avec la conjoncture actuelle qui impose aux collectivités locales cette rationalisation et l’autonomisation des ressources ; sur ce plan-là, nous avons arrêté un programme d’investissement pluriannuel qui touche plusieurs volets, notamment l’éclairage public LED, le raccordement des écoles primaires avec des ENR, les mosquées mais aussi les foyers épars et éloignés dans les zones montagneuses qui ne sont pas raccordés au réseau d’électricité. Ceci dit, sur ce programme d’investissement, les collectivités locales ont déjà commencé ; l’année passée, on a installé une centaine d’écoles qui ont été raccordées aux énergies renouvelables, sur tout le territoire national.
6 600 unités solaires, 200 000 en LED et une facture énergétique de 25 milliards de dinars
Pour l’éclairage solaire, il y a plus de 6600 unités qui ont été installées, outre 200.000 unités en LED, un éclairage très économique, qui permet à la collectivité locale de réduire au mois de 60% la consommation énergétique, surtout que l’éclairage public est le poste le plus budgétivore qui représente 56% de la consommation énergétique sur le patrimoine… Par rapport aux mesures d’accompagnement technique, notamment à travers la formation, à travers un cahier de charges, nous avons initié un projet de coopération avec la GIZ qui va nous aider à élaborer un cahier de charges type pour mettre en place les normes à respecter sur toute installation et raccordement des écoles en ENR ; il s’agit donc d’une formation spécialisée au niveau de toutes les wilayas.
Aujourd’hui, ce regroupement a réuni 24 wilayas, la semaine prochaine, un autre regroupement aura lieu à Constantine pour généraliser les bonnes pratiques, pour sensibiliser les cadres locaux sur l’importance d’avoir des installations selon les normes pour assurer la durabilité de ces installations…Dans ce cadre, on a formé avec le CDER 116 techniciens et attachés de cabinet au niveau des collectivités locales. Sur ces 116, on a installé un point focal au niveau de chaque wilaya, à travers un chef de projet chargé des énergies renouvelables, en formation cyclique, qui suit tous les projets en la matière ; il est accompagné d’un chef de service auprès de la DAL, sachant que les projets inscrits à ce titre au niveau de la wilaya sont financés par les services de l’administration locale qui, en l’occurrence, élabore les cahiers de charge… », a déclaré à Reporters Mme Nahla Kheddache, directrice d’études auprès du MICLAT.
Vers une transition énergétique au niveau des collectivités locales
Pour sa part, Mme Rebekka Hilz, représentante de la GIZ à Alger, nous mettra au fait de l’expertise technique de ladite agence pour le compte de cette transition énergétique, en l’occurrence au niveau et au profit des collectivités locales : « Dans un premier temps, nous avons fait l’état des lieux par rapport aux équipements qui ont été installés au niveau des collectivités locales, où nous avons constaté des lacunes récurrentes… A titre de soutien technique, nos experts interviennent dans ce programme pour développer un cahiers de charges qui aura un impact sur la qualité des installations…Cette formation s’inscrit dans cette optique ; ce qui permettra aux cadres concernés de mieux appréhender la problématique à ce sujet et de mieux suivre les différents projets en la matière, surtout ceux ayant trait à l’énergie solaire qui seront réalisés au niveau des collectivités locales… Je dois souligner que le potentiel est là d’autant qu’il y a une envie, voire une volonté des différentes parties d’aller vers cette option, sachant que cette question des énergies renouvelable est une tendance planétaire car tout le monde est confronté aux changements climatiques… ». C’est le wali de Tlemcen qui a donné dimanche 30 juin, au nom du ministre de l’Intérieur Salah Eddine Dahmouni, le coup d’envoi de cette session de formation encadrée par la directrice d’études et l’experte du GIZ précitées aux côtés du directeur chargée de la formation auprès du Miclat Noureddine Benaïdja Noureddine, avec le concours de l’ENIV dirigée par le Dr Youcef Lakhdar Hamina. Il convient de signaler dans ce contexte que 3 écoles situées à Maghnia, El Aricha et Boudjlida et le Laboratoire catalyse et chimie organique (LCSCO) de l’UABT sont alimentées en ENR ainsi que l’éclairage du jardin public « La pépinière » de Tlemcen. Par ailleurs, il faut souligner que l’Université de Tlemcen avait initié deux colloques internationaux dédiés à cette thématique (le premier en 2003 sur l’énergie solaire et l’énergie éolienne en 2003 ; le second en 2007 sur les énergies renouvelables et le développement durable). D’autre part, deux usines sont spécialisées dans la fabrication des cellules photovoltaïques (à Remchi et Chetouane) parallèlement à une entreprise privée dédiée à l’étude et la réalisation de panneaux solaires (à Imama). n