En grève illimitée depuis le mois d’octobre dernier, les travailleurs de l’Algérienne des Eaux (ADE) de Tizi Ouzou ont repris, hier.
La décision de surseoir à la grève a été prise, le même jour, lors d’une assemblée générale des travailleurs tenue à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Toutefois, l’arrêt du bras de fer avec la direction n’est que momentané, une option est prise pour une grève cyclique d’une journée par semaine (le mardi). Une décision à minima qui vise à maintenir la pression sur la direction pour l’obliger, indiquent les protestataires, à respecter ses engagements, à savoir l’application du protocole d’accord signé avec le partenaire social. La grogne des employés de l’opérateur public, chargé de la distribution de l’eau, est motivée par des revendications d’ordre salarial. En effet, ces derniers demandent l’augmentation de leurs mensualités, ce qui, exigent-ils de l’employeur, doit passer par la révision de la grille des salaires. En décidant de reprendre le travail, les salariés semblent faire contre mauvaise fortune bon coeur puisqu’ils se voient contraints de faire preuve de moins de radicalité et d’assouplir leur position, en prenant en considération la réalité financière, jugée critique de l’entreprise. Celle-ci, de l’avis de son directeur, Amar Berzouk, est en quasi cessation de paiement.
Il ajoutera que le déficit s’est davantage accentué en raison de la grève illimitée, s’élevant, de ce fait, à 60 milliards de centimes. Pour son directeur, l’ADE-Tizi Ouzou « fonctionne sur fonds propres et les caisses sont actuellement vides », mettant en cause dans cette situation, en plus de l’arrêt de travail de trois mois, le non-recouvrement de toutes les créances dues par les consommateurs et les dépenses obligatoires (fonctionnement et investissements) de l’entreprise.