De Tizi Ouzou, Sarah A. M.
Comme pour confirmer une tradition établie depuis des années et notamment durant le scrutin présidentiel du 12 décembre dernier, les électeurs de Tizi Ouzou ont, dans la majorité, boudé le scrutin référendaire pour la révision constitutionnelle d’hier. En effet, ils n’étaient pas des milliers à se rendre dans les bureaux de vote qui, du reste, n’étaient pas tous ouverts par les autorités qui ont préféré jouer la prudence et l’apaisement pour ne pas exacerber la colère des citoyens. Ces derniers ont manifesté leur opposition au vote depuis son annonce par les hautes autorités du pays. Et les électeurs n’étaient pas nombreux à se présenter devant les urnes. Ils étaient 209 pour un taux infime de 0,03%, selon le premier décompte fourni, à 11H, par le délégué local de l’ANIE, qui annoncera un taux de participation avoisinant à peine le double à 14H qui était de 0,06% pour 389 électeurs. « Au niveau des 63 communes, les autorités ont pris la décision de ne pas engager l’opération électorale pour éviter les affrontements avec la population », expliquera Youcef Gabi, lors de sa deuxième intervention matinale devant la presse. Il reconnaîtra que le vote a fini par être arrêté vers 11H au niveau des trois communes Draa El Mizan, Agouni-Gueghrane et Ath Zmenzer, sous la pression des citoyens. Les organisateurs n’ont pas eu le temps de mettre les urnes en sécurité. Elles seront détruites par des citoyens qui ont fait irruption dans des centres de vote. Le même sort sera réservé à des boîtes avec leurs bulletins de vote à Tizi Ouzou. La veille du scrutin, les villes de Tizi Ouzou et de Draa Ben Khedda ont vécu au rythme des heurts entre manifestants et forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule en colère et opposée au vote. Des actes d’hostilité au vote, mais non violents ont été enregistrés dans d’autres localités de l’intérieur de la wilaya qui ont majoritairement tourné le dos aux urnes. n