Une opération de volontariat a été organisée, lundi, par la DSA et la Chambre d’agriculture de la wilaya de Tipasa pour le nettoyage des oueds situés aux abords des exploitations agricoles de la zone de la Mitidja ouest, pour venir en aide aux fellahs dont les terres sont touchées par
le phénomène.

Cette première opération a touché 25 km sur les 140 retenus et s’est déroulée au niveau de l’EAC 24 connue sous le nom de ferme Lahouel, située le long du CW 106. L’opération a été lancée en collaboration avec la direction de l’hydraulique et de l’Office national de l’irrigation et du drainage (Onid) et de l’EPIC «Propreté de Tipasa» ainsi que la Direction des travaux publics, qui a mobilisé ses camions et engins d’enlèvement de gravats. Selon les chiffres des services agricoles, 38 exploitations agricoles sont touchées par ce phénomène dans la wilaya, ce qui représente 32% de la SAU (surface agricole utile) et concerne les zones de cultures céréalières et de fourrages.
Zitouni Tayeb, responsable de l’unité Mitidja de l’Onid, a indiqué qu’il existe 140 km de canalisations dans cette zone dont 25 km sont nettoyés, chaque année, en veillant à recenser les points noirs avec la DSA et la CAW. Selon ce responsable, cette région qui, autrefois était une zone marécageuse, est connue pour le problème de drainage en raison de la présence du lac Haloula, qui alimente les habitants de la région et les exploitations agricoles. Trois principaux points d’émission d’eau connus se déversent par la suite directement en mer et nécessitent un nettoyage pour éviter le débordement sur la route. Tout le monde se souvient de l’année 2016 où les eaux ont formé un lac, pendant plusieurs semaines, et se sont même déversées sur la Route nationale créant des points d’engorgement du trafic routier.
Cette campagne de volontariat, destinée, donc, à prévenir les inondations répétitives enregistrées chaque année dans les exploitations agricoles, a été lancée pour aider les fellahs à dévier les eaux stagnantes dans les fossés bordant les exploitations agricoles entre Attatba et Sidi Rached les plus menacées.
Le problème de drainage affecterait 5 000 ha dans la wilaya de Tipasa, selon le chiffre annoncé par la directrice par intérim des services agricoles qui l’a déclaré, hier, à la radio locale. Ce chiffre est surprenant car la première fois que le problème de drainage a été soulevé, c’est-à-dire il y a un an exactement, lors d’une rencontre au complexe la Corne d’or, la même responsable avait avancé le chiffre de 2 500 ha touchés par ce problème.
Prévenir les inondations répétitives
Cette fois, on annonce que 5 000 ha sont concernés dont 1 200 dans la région de la Mitidja ouest (Sidi Rached, Attatba, Chaiba et Ahmer El Aïn) concernée par l’opération de volontariat.
En effet, durant l’année 2018, les mêmes services indiquaient que 2 500 hectares, dont 800 ha de céréales, sont affectés par le problème de drainage dans la wilaya de Tipasa, qui ont appelé les services hydrauliques et ceux de l’Onid à faire quelque chose pour y remédier. La bonne pluviométrie de 2018, qui devrait profiter aux fellahs -qui se sont toujours plaints du déficit en eau- avait provoqué des stagnations d’eau et des inondations des parcelles agricoles, qui ont affecté aussi bien la production que les plantations.
Les zones les plus touchées sont situées dans la zone de la Mitidja ouest, surtout à Sidi Rached, où 1 600 ha de céréales, d’arbres fruitiers et de fourrages ont été touchés par les inondations et stagnations d’eau, selon les mêmes sources. Dans la commune de Koléa, pas moins de 800 ha, c’est-à-dire 9 EAC, ont été touchées ainsi que toute la zone industrielle de la région. Le potentiel arboricole a été affecté puisqu’on parle d’asphyxie des arbres, de dégradation de la texture des sols et de développement de maladies cryptogamiques qui inquiètent les fellahs, qui se disent impuissants devant le phénomène.
il existe plusieurs endroits différents dans la wilaya où le problème est endémique, à savoir la zone du lac Haloula, qui touche les communes de Sidi Rached ainsi qu’une partie d’Attatba et d’Ahmer El Aïn et celle du Mazafran, qui touche 800 ha situés dans les communes de Koléa, de Chaïba, qui nécessitent une enveloppe financière conséquente et une étude technique pointue.
Il existe, bien sûr, des solutions puisque pour une partie de la zone, le réseau de drainage existe, mais il est dans un état déplorable et nécessite, par conséquent, une réhabilitation par la direction des services hydrauliques et l’Onid auxquels le problème a été posé.
Selon les fellahs de la région qui, eux non plus, ne veulent pas se donner de la peine, le curage et le nettoyage ne se font plus, ce qui a entraîné le refoulement des milliers de mètres cubes d’eau vers les terres agricoles et la zone d’activités.
Ces derniers n’hésitent pas à préciser que le drainage avait toujours fonctionné, durant l’ère coloniale, au niveau des 4 grandes canalisations et les agriculteurs utilisaient des petits engins qui pénétraient à l’intérieur pour les nettoyer ce qui, malheureusement pour eux, ne se fait plus. n