Les assurances agricoles en Algérie connaissent un faible intérêt de la part des agriculteurs, en dépit du nombre important de produits proposés sur le marché, à cause notamment des primes d’assurance jugées élevées par les agriculteurs ou à l’inadaptation des types d’assurance avec la nature de l’activité agricole.
Pourtant, la Chambre d’Agriculture de la wilaya de Tipasa ne cesse d’organiser des journées d’information et de sensibilisation au profit des agriculteurs de toutes les filières et n’hésite pas à aller à leur rencontre, accompagnée des représentants des différentes compagnies dont la Caisse nationale de mutualité agricole (CRMA). La signature récente d’une convention d’assurance et de partenariat entre la CNMA et le Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre (CNIF/PT) sera une autre occasion pour informer sur la nécessité de se couvrir en cas de sinistre. La convention entre les deux partenaires vient rappeler l’importance qu’accorde la mutualité agricole au monde de l’agriculture et le maintien de la sécurité alimentaire en proposant des polices d’assurance adéquates à des types de produits phares et à large consommation en Algérie, indiquent les représentants de la caisse. La CNMA, par le biais de son large réseau régional, s’engage ainsi à assurer la couverture de l’ensemble des risques inhérents au patrimoine, notamment ceux liés aux activités du secteur, à savoir des producteurs de pomme de terre, les transformateurs, les stockeurs et autres acteurs de la filière, en leur proposant des couvertures assurancielles couvrant les risques agricoles, les entrepôts frigorifiques « en bris de machines », la marchandise en «perte de produits » en entrepôts frigorifiques ainsi que toute autres couvertures relatives aux biens meubles et immeubles installations, équipements ainsi que les responsabilités concourantes à la réalisation de l’objet social du CNIF-PT. La CNMA s’engage, par le biais de son personnel technique, ou de tous ses autres experts, dans l’évaluation, l’actualisation, la prévention et de la protection des biens assurés. En plus de cette convention, on apprendra que la CNMA lancera prochainement une nouvelle offre relative à l’assurance-incendie des oliviers, une activité qui connaît un engouement important avec l’ouverture exponentielle d’huileries, un créneau rémunérateur même s’il reste à surveiller de près pour assurer une meilleure qualité. Cette nouvelle offre qui sera proposée aux clients prochainement a été élaborée pour protéger le patrimoine oléicole contre les incendies qui ont causé, ces dernières années, des pertes importantes d’oliviers, précise-t-on au niveau de la caisse. L’assurance de l’olivier contre l’incendie s’adapte bien à la wilaya de Tipasa qui, comme chacun le sait, est à vocation agricole avec un développement important d’oléiculture. L’élaboration de cette nouvelle offre est en cours de finalisation et les responsables de la mutualité travaillent sur la définition de conditions d’accès à cette assurance, car l’oléiculteur doit, au préalable, effectuer des travaux d’entretien et de protection de son oliveraie contre les incendies. L’autre assurance proposée par la CNMA au profit du monde agricole est intitulée « Sahtek fi darek » (ta santé chez toi), ce nouveau produit a été élaboré en partenariat avec Magh Assistance, une société spécialisée dans les soins d’urgence à domicile. « C’est un produit différent des autres prestations d’assurances classiques.
Mettre les activités agricoles à l’abri de nombreux risques
C’est même un service vital, car il cible en particulier la population agricole en la faisant bénéficier de la prestation médicale à domicile, d’autant que les agriculteurs et les éleveurs ainsi que leur familles se trouvent souvent dans des zones reculées où il y a un manque terrible de structures médicales », ont expliqué les responsables, dans une déclaration à la presse, lors de la signature de la convention tripartite entre la CNMA, sa filiale Le Mutualiste et la société Magh Assistance. La convention porte sur l’accompagnement médical des familles rurales en leur prodiguant une assistance médicale à domicile ou sur leur site d’activité à tout moment. Lors de son lancement, on apprendra que les zones concernées par ce nouveau produit, concernera 37 wilayas puis sera généralisé à travers tout le territoire national via le réseau de la CNMA qui compte actuellement 367 agences locales. « Le produit concerne les trois (3) millions d’assurés de la CNMA dont les 220 000 agriculteurs et éleveurs adhérents à la mutuelle, mais il reste ouvert à toutes les catégories de société souhaitant bénéficier d’une assistance médicale de proximité », en les faisant bénéficier d’une série de soins, en citant entres autres, les premiers secours, les consultations générales, les examens cliniques et les analyses médicales. Le tarif moyen de ce produit est fixé par les partenaires à 1 500 dinars par mois, mais, peut être revu à la hausse en fonction des services prodigués. Sa mission consiste également à transporter les malades vers les cliniques et les hôpitaux conventionnées avec la CNMA, dans le cadre de la même convention qui prévoit de recruter des médecins spécialistes pour éviter aux malades de se déplacer au niveau des structures sanitaires. Sur le plan matériel et équipement, on ajoute que la société dispose d’un parc de 520 véhicules médicalisés et elle est même conventionnée avec la compagnie aérienne Tassili Airlines pour assurer le transport et le transfert des malades dans les zones éloignées vers les hôpitaux des grandes villes. L’agriculture à Tipasa est une source intarissable en termes d’investissement. Il englobe des créneaux hautement porteurs et créateurs d’emploi et de richesse, l’aviculture poulet de chair, la filière lait, les maraîchages, les céréales, l’arboriculture, l’aviculture (ponte) et la pêche, sont autant de créneaux très porteurs où on note de formidables opportunités. Bien qu’elles ne soient pas obligatoires, les assurances agricoles sont indispensables pour mettre les activités agricoles à l’abri de nombreux risques comme les inondations, le froid, le verglas, les incendies, le vent, les tempêtes, la sécheresse et autres et assurer leur pérennité. Si on constate un déficit en culture d’assurance dans la société algérienne, qui est le motif avancé par les sociologues pour expliquer la non-souscription des agriculteurs aux assurances, nombre de ces derniers, imputent cela au niveau élevé des primes d’assurance, à l’inadaptation des produits d’assurance avec la nature de leurs activités et le volume de la production ainsi qu’à la non-prise en considération de la nature de la zone agricole et aux faibles remboursements. n