A nouveau, Gaza est sous le feu de l’armée israélienne. A nouveau, le pilonnage de l’enclave palestinienne a fait déjà fait une dizaine de victimes selon un bilan provisoire et menace de tourner au massacre comme en mai 2021 lorsque les onze jours de raids aériens israéliens et de tirs de roquettes palestiniens sur Israël ont fait 260 morts côté palestinien et 14 morts côté israélien. Alger condamne «énergiquement» l’attaque israélienne et appelle la communauté internationale, «notamment le Conseil de sécurité de l’ONU à une intervention urgente pour mettre fin à ces agressions criminelles et imposer le respect des droits du peuple palestinien, en tête desquels son droit inaliénable et imprescriptible à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale».

Par Kahina Terki
Vendredi 5 août, en milieu d’après-midi, l’armée israélienne a attaqué un quartier résidentiel de gaza. Cette opération marquée par des bombardements de jour comme de nuit a ciblé Tayssir Al-Jabari, un des chefs des brigades Al-Qods, branche armée du Djihad islamique.
Quinze combattants ont été tués dans ces raids, a indiqué une source de l’armée israélienne. Les tirs en provenance de Gaza, depuis vendredi, n’avaient ni victime ni dégât côté israélien, selon la même source. Les autorités de Gaza ont fait état de 12 morts, dont une fillette de cinq ans, et de plus de 80 blessés. Les brigades Al-Qods, ont affirmé vendredi avoir tiré une salve de plus de 100 roquettes vers le sol israélien et qu’il ne s’agissait que d’une «première réponse» à l’assassinat de Tayssir Al-Jabari. Dans la nuit de vendredi, les forces israéliennes ont également arrêté en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l’Etat hébreu, 19 membres du Jihad islamique, organisation considérée comme terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne.
La journée de samedi a été marquée dans la bande de Gaza par les tirs de l’armée israélienne et les ripostes du Djihad islamique palestinien. L’Etat hébreu ayant par ailleurs bouclé ses passages frontaliers ces derniers jours, les livraisons de diesel à destination de l’unique centrale électrique de Gaza ont été bloquées et celle-ci «a cessé (de fonctionner) en raison d’une pénurie», a indiqué samedi la compagnie d’électricité. La fermeture des passages frontaliers depuis mardi contraint aussi des milliers de Gazaouis, titulaires de permis de travail en Israël, à rester chez eux et affecte environ 50 personnes quittant normalement quotidiennement l’enclave pour des soins, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Selon des sources israéliennes, c’ est l’arrestation d’un chef du groupe en Cisjordanie occupée, en début de semaine, qui a mené aux attaques contre Gaza – une opération «préventive» – et à l’assassinat d’un des commandants du Jihad. L’Egypte, intermédiaire historique entre Israël et les groupes armés de Gaza, s’efforce d’établir une médiation. Le Jihad islamique comme Israël ont toutefois exclu samedi l’option d’un cessez-le-feu, le Djihad disant «se concentrer sur le terrain».
«Déclenché une guerre».
L’organisation proche de l’Iran, et bien implantée à Gaza que contrôle le Hamas, a accusé l’Etat hébreu d’avoir «déclenché une guerre». Son secrétaire général, Ziad al-Nakhala, a assuré que le Djihad se battrait «sans relâche», dans un entretien avec la télévision libanaise Al-Mayade en, à Téhéran.
Le général Hossein Salami, le chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, a affirmé que les Palestiniens n’étaient «pas seuls» dans leur lutte contre Israël. «Aujourd’hui, toutes les capacités du jihad contre les sionistes sont sur place en formation unie pour travailler afin de libérer Jérusalem et faire respecter les droits des Palestiniens», a écrit dans un communiqué le général. Le président iranien Ebrahim Raïssi a également déclaré dans un communiqué qu’Israël avait «de nouveau montré au monde sa nature d’occupant et d’agresseur».
Vendredi, la présidence de l’Autorité palestinienne, dans un communiqué diffusé par l’agence Wafa, a «condamné l’agression israélienne», tenant «les forces d’occupation responsables de cette dangereuse escalade». L’Autorité a appelé la communauté internationale à «contraindre» Israël à «mettre fin à l’agression» contre le peuple palestinien,» en particulier à Gaaza, et à lui fournir une protection internationale».
De son côté, le porte-parole du Mouvement de libération nationale palestinien, le Fatah, Mundher al-Hayek a déclaré que «les bombardements de Gaza et le ciblage et l’intimidation de civils sans défense est un nouveau crime qui s’ajoute aux crimes commis par le forces d’occupation» contre le peuple palestinien. Il a appelé la communauté internationale et les médiateurs à «intervenir immédiatement pour empêcher l’occupation de commettre davantage de massacres».
Dans un communiqué publié vendredi par le Ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, l’Algérie a condamné «énergiquement l’agression sauvage conduite par les forces d’occupation israéliennes sur le secteur de Gaza et exprime sa profonde préoccupation devant cette dangereuse escalade qui s’ajoute à une série interminable de violations systématiques à l’endroit des civils, et ce, en violation manifeste de toutes les chartes et décisions internationales pertinentes». Alger appelle la communauté internationale, «notamment le Conseil de sécurité de l’ONU à une intervention urgente pour mettre fin à ces agressions criminelles et imposer le respect des droits du peuple palestinien, en tête desquels son droit inaliénable et imprescriptible à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale». Hier samedi, La Ligue arabe a dénoncé «la féroce agression israélienne», tandis que la diplomatie jordanienne a «souligné l’importance de mettre fin» à cette «agression». L’armée israélienne a dit s’attendre à une opération d’«une semaine». Un porte-parole militaire a indiqué que l’armée «se préparait à une opération d’une semaine» et qu’elle «ne mène pas actuellement de négociations en vue d’un cessez-le-feu», après des informations selon lesquelles l’Egypte s’efforce d’établir une médiation pour apaiser la situation dans l’enclave palestinienne où les échanges de tirs se poursuivent.
En 2019, la mort d’un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait donné lieu à plusieurs jours d’échanges de tirs meurtriers entre le groupe islamiste et Israël.
L’Etat hébreu impose depuis 2007 un strict blocus à Gaza, enclave de 2,3millions d’habitants minée par la pauvreté et le chômage. n