Par Nadir Kadi
Le secteur de la santé, par la voix de la vice-directrice chargée des pharmacies et des équipements auprès du ministère de la Santé, le Professeur El Hadia Mansouri, a fait savoir hier que la disponibilité de certains médicaments sous «tension» avait enregistré une nette amélioration.
La responsable, qui s‘est exprimée sur les ondes de la Radio nationale, précise en ce sens que les molécules en question sont aujourd’hui disponibles à plus de 85%, alors que cet indicateur était arrivé à 60% au cours des derniers mois.
En effet, déclarant hier à propos des «difficultés d’apprivoisement» de plusieurs médicaments utilisés dans les hôpitaux, «il y a eu des tensions au cours des derniers mois, leur disponibilité a été évalué à 60%», la responsable ajoute toutefois que «la situation est en voie d’amélioration» avec une disponibilité de «85% actuellement».
Le Professeur El Hadia Mansouri a par ailleurs précisé que la cause des «tensions» a été «principalement extérieure. Suite à la pandémie, certains produits étaient en pénurie au niveau mondial. Cela n’avait rien à voir avec le prix, mais plutôt avec la production et les circuits d’apprivoisement. Il a fallu du temps pour trouver des solutions de rechange.» Quant aux leviers que compte actionner le secteur de la santé «en interne» afin d’éviter ce genre de situation, le Professeur El Hadia Mansouri souligne que des dispositions sont en cours d’application : «Le système de santé est en amélioration constante (…) la feuille de route du secteur de la santé est axée sur sept points, dont la disponibilité du médicament ». Ainsi, on apprenait hier que le secteur a modifié certaines procédures, en allant vers la « numérisation», la refonte de textes d’application ou encore «des conseils aux utilisateurs des pharmacies d’hôpitaux» et la «rationalisation des acquisitions». La numérisation de la gestion des médicaments devrait en ce sens être effective durant l’année en cours : «L’année 2023 sera celle de la numérisation (…) Le parcours des produits pharmaceutiques dans les hôpitaux, les pharmacies de ville ou même la Pharmacie centrale des hôpitaux… sera numérisé. Le travail en ce sens a déjà commencé dès 2022, le projet est en progrès ».
Et dans cette même logique, l’intervenante rappellera que «le citoyen a le droit aux soins, acquérir un médicament est un droit, que ce soit auprès des pharmacies privées ou de les obtenir auprès des structures hospitalières». Le secteur de la santé travaille également à lutter contre les «demandes» d’achat de médicaments dans le privé que font certains médecins hospitaliers : «Il n’est pas normal qu’un hôpital demande à un malade d’acquérir des médicaments», déclare en ce sens El Hadia Mansouri, avant d’ajouter plus loin qu’il s’agit de cas isolés et «individuels» : «Le secteur de la santé lutte contre ce phénomène». Cependant, la même responsable rappelle également qu’«au cours de la pandémie, il y avait des tensions sur certains produits et par conséquent des médecins ont prescrit d’autres produits alternatifs que les malades ont pu se procurer dans les pharmacies de ville».
Par ailleurs, et dans un registre parallèle, il s’agit également pour le secteur de la santé d’œuvrer à la «rationalisation» des utilisations des médicaments. La responsable, mettant notamment en avant des raisons de santé, explique que l’automédication peut avoir des conséquences graves : «Il y a une liste de médicaments que le citoyen peut acquérir sans ordonnance, mais certains produits peuvent avoir des conséquences sur la santé.»
A titre d’exemple, «le Paracétamol, en cas d’abus, peut avoir des conséquences sur le foie et entraîner la mort (…) La Direction générale de la pharmacie compte prendre des mesures face à ce phénomène et un texte de loi est en cours de publication pour définir la liste des produits que l’on pourra acquérir sans ordonnance».
Et dans cette même logique, El Hadia Mansouri ajoute que le secteur de la santé «travaillera à sensibiliser les pharmaciens contre l’abus de médicament» et notamment des antibiotiques, «le danger ici est que l’abus de ces molécules entraîne une insensibilité aux antibiotiques». n