Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, hier, vendredi à Téhéran pour dénoncer les « crimes » américains. Après la prière, une foule d’Iraniens a envahi les rues du centre de la capitale, scandant « Mort à l’Amérique » et brandissant des portraits de Qassem Soleimani. Femmes et hommes, parfois âgés, ont défilé en brandissant notamment des portraits du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. « L’axe du mal, ce sont les Etats-Unis, le leitmotiv de la religion et du Coran est: mort à l’Amérique », ont-ils scandé en choeur. « Ô leader de notre Révolution, condoléances, condoléances », ont-ils poursuivi. Parmi les manifestants, un groupe d’hommes ont troué un drapeau américain avant de le brûler. Parmi les manifestants, figurait Mohsen Rezai, ancien commandant des Gardiens de la Révolution et actuellement à la tête du Conseil de discernement, institution clé du système politique iranien. Des dizaines de membres des Gardiens de la Révolution, vêtus de tenues kaki, ont également participé à la procession à Téhéran. L’agence de presse officielle Irna a rapporté des défilés similaires à travers le pays, notamment dans les villes de Chiraz (sud), Arak et Yazd (centre). La mort de Soleimani, devenu ces dernières années une haute personnalité publique en Iran, a aussi provoqué des rassemblements dans sa ville natale, Kerman (centre), d’après Irna. Des images diffusées par la télévision d’Etat montrent des rassemblements dans d’autres villes, comme à Tabriz, où des femmes vêtues de tchadors pleuraient. Pour ses partisans comme pour ses détracteurs, Qassem Soleimani, qui a joué un rôle important dans le combat contre les djihadistes, est l’homme clé de l’influence iranienne au Moyen-Orient. Il a renforcé le poids diplomatique de Téhéran, notamment en Irak et en Syrie, deux pays où les Etats-Unis sont engagés militairement.