Par Bouzid Chalabi
S’il est de plus de plus évident que le mois de janvier de chaque année est celui des hausses des prix à la consommation, cette année, il est plus appréhendé dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat.
Et pour cause, une large gamme de produits a connu une revue des prix à la hausse. Or, si certaines étaient prévisibles, pour d’autres c’est plutôt l’incompréhension.
Les opérateurs concernés justifient la revue à la hausse de leur tarif sortie d’usine par plusieurs facteurs : les cours mondiaux élevés de la matière première, le montant du fret de plus en plus élevé et la dévaluation du dinar par rapport à la devise étrangère. A ce propos, le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab), Ali Hamani, a évoqué, lors de sa sortie médiatique de ce lundi 24 janvier, la loi de finances 2022 qui a, non seulement introduit de nouvelles taxes, mais a aussi hissé celles existantes sur de très nombreuses activités industrielles.
Pour étayer ses dires, il a cité, à cette même occasion, la taxe relative à l’activité de production d’eau plate qui s’élève dorénavant à 3,5 DA pour chaque bouteille d’eau minérale mise sur le marché.
D’autres opérateurs dans ce même créneau, approchés par nos soins, se rejoignent à dire : « Nous allons ainsi débourser 3,5 DA par bouteille vendue alors qu’on nous demande de maintenir nos prix sortie d’usine. Et pour s’en sortir donc, il va nous falloir des volumes de vente très importants si nous voulons rester en activité. Ce qui n’est pas du tout évident, compte tenu de la forte concurrence dans le marché local des eaux minérales». Ces derniers sont par ailleurs d’avis que l’autorisation leur soit donnée par les pouvoirs publics pour qu’ils puissent procéder à une augmentation de leur tarif.
Concernant les producteurs de soda et de boissons fruitées (jus et autre), le patron de l’Apab a rassuré : « En dépit de la hausse de la TVA relative au sucre, cela ne va pas avoir d’impact sur les prix des boissons sucrées.» Ce qui n’est pas le cas sur le terrain du commerce du détail, puisque les consommateurs font face depuis quelques jours à une augmentation d’au moins 10 DA sur leur boisson. Ce faisant, ces derniers s’attendent dans les jours à venir, dans la lignée des augmentations sur les sodas, à d’autres hausses des prix sur les étals du détail. En somme, il est fort probable que nous nous acheminons vers une hausse des prix généralisée à moins que le gouvernement réagisse. A ce titre, le président de l’Apab, toujours lors de la même sortie médiatique, a confié que son association a exposé une liste de propositions au Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, «bien avant la fin de l’année écoulée», a-t-il précisé. Révélant à propos des propositions : «Elles consistent en substance à faire baisser le taux des taxes appliquées sur les produits de large consommation et en contrepartie d’augmenter ceux des produits complémentaires.»
Une solution que d’aucun ne saurait nier tant elle serait bénéfique à tous les citoyens à faible revenu et dont le pouvoir d’achat est déjà assez laminé. La balle est donc dans le camp du gouvernement.