PAR NAZIM B.
Le congrès du parti de Talai El Houriat, le premier dans le parcours balbutiant de cette formation politique, a débouché sur l’élection de Réda Benounane président du parti, mettant ainsi fin à la phase d’instabilité que vit cette formation politique depuis le retrait de son ancien président et fondateur Ali Benflis au lendemain de son échec à la présidentielle de décembre 2019.
Elu pour un mandat de cinq ans, le désormais nouveau président du parti aura la mission de donner à son parti une place dans l’échiquier politique, une mission qui ne s’annonce pas facile compte tenu de la «désagrégation» qu’a connu le parti agréé par le ministère de l’Intérieur le 8 septembre 2015. Il s’agit vraisemblablement d’un défi double pour le nouveau président de Talai El Houriat. D’abord, au niveau interne, il est d’ores et déjà attendu sur ses capacités à imprégner sa personnalité et son style à la vie du parti, qui reste marqué du nom et de l’aura d’Ali Benflis. Ensuite, au niveau externe, où le parti se doit de gagner en visibilité et en audience auprès des citoyens, dans une conjoncture peu favorable pour l’action politique. Le parti pourra probablement ainsi mettre à profit l’absence d’échéances politiques à court terme pour s’organiser en interne et structurer au mieux le parti qui a perdu certaines de ses élites. «Notre formation politique est appelée, aujourd’hui plus que jamais, à contribuer à l’effort national de reconsidération de l’action politique probe et du pluripartisme», a affirmé, à ce propos, son nouveau chef. Il a fallu donc deux années, depuis que Benflis a acté sa démission fin décembre 2019, pour que le parti de l’avant-garde des libertés puisse se doter d’une direction suite à l’élection par les congressistes de M. Benounane, qui a obtenu 63% des voix lors du scrutin à bulletin secret, contre 37% pour l’avocat Brahim Sedrati, sur 488 suffrages exprimés. Le nouveau chef du parti Talai El-Houriat a déclaré, suite à son élection, que les élections se sont déroulées «dans un cadre démocratique et les deux candidats ont présenté aux militants, avant le scrutin, leur vision sur l’avenir du parti, ainsi que leurs programmes politique, économique et social». Il a relevé, par la même occasion, qu’il est désormais dans l’obligation de «travailler avec tout le monde pour ancrer le principe de la démocratie, d’abord au sein du parti, la réunification des rangs des militants et l’ouverture des portes à quiconque souhaite s’engager dans la vie politique et la formation», ajoutant que sa formation politique «adopte une ligne constante et s’oppose à ce qui ne sert pas l’intérêt public». Pour ce qui est de l’installation du bureau politique du parti, cette instance importante dans l’organigramme du parti, M. Benounane a indiqué qu’il «présentera, pour approbation, la liste des membres au Comité central», soit le cabinet avec lequel il travaillera pendant cinq ans. Dans son intervention à l’ouverture des travaux du premier congrès de son parti, M. Benounane avait indiqué que ce congrès se tient dans une «conjoncture délicate à tous les niveaux», mettant en avant «la nécessité de contribuer à l’édification et la consécration du processus démocratique». <