Dans le sillage de la restructuration des filières agricoles, le Conseil national interprofessionnel de la filière maraîchère a été installé, jeudi dernier, à Mostaganem par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui. A cette occasion, le ministre a exhorté les membres de ce conseil à s’engager à cesser l’importation des semences tout au moins dans un délai ne dépassant pas les trois ans. Leur rappelant que « nous importons 25 % (entre 115 000 et 120 000 tonnes) de nos besoins nationaux en semences de pomme de terre». En somme, le premier responsable du secteur a jugé qu’il fallait « en finir avec les importations de semences de tous les produits maraîchers ». Et d’ajouter dans ce sens : « Cela va nous permettre de maîtriser, d’une part, le processus de production et, d’autre part, le développement des unités industrielles de transformation et ainsi de multiplier les opérations d’exportation en droite ligne de la stratégie du développement des exportations hors hydrocarbures.
De son côté, Bachir Naga Abdelkader, reconduit au poste de président du Conseil national interprofessionnel de la filière maraîchère, a affirmé que cette instance constituera un espace de concertation et de dialogue entre les différents intervenants.
« Nous nous engageons d’accompagner les producteurs et de prendre en charge leurs préoccupations », a-t-il déclaré. Il a souligné que le Conseil œuvrera à développer cette filière en augmentant la superficie agricole, en adoptant les techniques modernes, en développant les industries de transformation, en améliorant la qualité du produit, en l’adaptant aux normes et en l’orientant vers les marchés étrangers. Bachir Naga a en outre indiqué que le conseil en question « aura le rôle de créer un espace d’information et de concertation avec les pouvoirs publics avec la revue
« Khoudraouate bladi » (Maraîchers de mon pays) dont le premier numéro a été publié, ainsi que des espaces électroniques qui renforceront la communication et une banque de données nationale sur le maraîchage ».
Pour rappel, la restructuration du secteur agricole, décidée lors des assises nationales de l’agriculture, qui se sont tenues en avril 2018, s’est traduite par l’installation de 20 conseils nationaux interprofessionnels de l’agriculture. Ces derniers sont soutenus par « 572 conseils de wilaya interprofessionnels des différentes filières agricoles », a indiqué le ministre à cette même occasion. Soutenant que « cette opération intervient suite aux instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait affirmé, lors des assises nationales sur l’agriculture, que le secteur a besoin de structuration et d’organisation qui permettent la modernisation de l’agriculture et sa promotion en tant qu’alternative aux hydrocarbures ».
Le premier responsable du secteur a enfin insisté sur le fait que la structuration de l’agriculture permettra la création d’un cadre propice pour améliorer la production. Enfin, il faut savoir que la production agricole a atteint 3 000 milliards DA en 2018, tirés essentiellement de l’activité maraîchère. Selon les chiffres du ministère, la production nationale des cultures maraîchères a atteint 130,2 millions de quintaux en 2017, avec un rendement de près de 300 q/hectare. Toujours selon cette même source, les wilayas potentielles en matière de production des cultures maraîchères sont El Oued, avec une production en quintaux de 16,13 millions, Aïn Defla avec 15,1 millions, Mostaganem avec 9,1 millions, Biskra avec 8,53 millions, Skikda avec 5,51 millions, Boumerdès avec 4,9 millions et Tipaza avec 4,4 millions. Des rendements atteints en 2018.