Par Hamid Bellagha
La production agricole, dans le domaine des céréalicultures, très en deçà de celle des années précédentes, a sûrement influé sur le «menu» du Conseil des ministres de ce dimanche.
La part de lion est donc revenue au secteur de l’agriculture, notamment la campagne labours-semailles 2021-22, ainsi que le programme de développement des arbres rustiques.
Miroir de l’indépendance économique d’un pays, l’agriculture a de tout temps été le reflet réel de la souveraineté d’une nation. Il a fallu des dizaines d’années pour que l’Algérie se déclare en autosuffisance agricole, légumes et fruits, tandis que le nerf de la guerre agricole, le blé en l’occurrence, reste tributaire de l’étranger, l’Algérie étant l’un des premiers pays importateurs des variétés dures et tendres.
Le président de la République, conscient de l’enjeu stratégique d’une sécurité alimentaire réelle, entend que la production agricole est un investissement décisif pour le pays et «une question de dignité nationale», d’autant que nous disposons de toutes les chances de relever le défi.
La décision du président de la République de multiplier la production des viandes rouges et la production céréalière en refondant les efforts dans le secteur agricole, particulièrement dans le Sud, d’exploiter de façon suprême les superficies agricoles en vue d’augmenter le rendement, d’embrasser les méthodes modernes à l’aide des technologies de pointe, de renforcer en convenance avec les aides accordées par l’Etat, le développement de l’arganier, et une réalisation d’une nouvelle usine de production de lait à Alger, sont un gage d’une volonté de prise en charge authentique d’une filière trop longtemps reléguée au rang de faire-valoir.
Les soubresauts des produits de la terre ont longtemps été le fait d’une gestion chaotique de la part d’un exécutif qui s’incrustait dans tous les rouages, de la production à la distribution, révélant les limites d’un système de gestion l’ayant prouvé sous d’autres latitudes. Le retour du privé à ses terres a sonné un renouveau quantitatif et qualitatif dans le domaine, sauf que la dépendance aux caprices climatiques a fait que l’agriculture extensive a lamentablement échoué quand le sujet était la céréaliculture.
La redondance du sujet agricole à chaque Conseil de ministres est, sans doute, le début d’une ère nouvelle de la valorisation des fruits de la terre. Si la volonté politique pour une énième relance est déclarée, il s’agit de concrétiser sur le terrain agricole les intentions louables, mais souvent lettre morte à peine entamées.
L’informel, ce cancer qui gangrène toute l’économie algérienne, s’impose incontournable quand il s’agit de la culture du ventre. Les exemples de l’huile, du lait, des viandes rouges et blanches, sont autant d’exemples du très large fossé qui sépare les desideratas des décideurs de ceux des barons de l’informel.