Avec l’amélioration de la situation épidémique de la Covid-19, marquée, ces derniers jours, par une baisse constante du nombre de contaminations, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a donné des orientations pour la reprise normale des activités hospitalières.
Par Sihem Bounabi
C’était à l’occasion de la réunion hebdomadaire, organisée chaque lundi, pour l’évaluation de la situation épidémique que le ministre de la Santé a donné des instructions aux directeurs de la santé et des établissements de santé pour la reprise normale et progressive des activités des hôpitaux dans l’intérêt du citoyen.
Il s’agit notamment des programmes chirurgicaux, qui ont connu un certain retard en raison de la pandémie de la Covid-19. A ce sujet, Pr Kamel Hail chirurgien, coordinateur Covid à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger et vice-président du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu), souligne que «dès la semaine passée, il y a eu une réunion du Comité scientifique de l’hôpital pour la reprise des activités des services qui avaient été mobilisés durant la dernière vague pour l’hospitalisation des malades Covid». Il annonce dans ce sillage que «dès cette semaine, les services dédiés à la Covid vont reprendre normalement leur activité, à l’instar des services de dermatologie et d’ORL».
Concernant le programme des activités chirurgicales, le Pr Kamel Hail explique qu’au niveau de l’hôpital Mustapha-Pacha, il y a trois services de chirurgie générale et dans le cadre du déploiement des unités Covid de la troisième vague, un seul service de chirurgie a été mobilisé en tant qu’unité Covid. Il souligne à ce sujet que «nous avons continué à assurer les urgences chirurgicales et les interventions», affirmant que «les opérations chirurgicales ne se sont jamais arrêtées au niveau du CHU Mustapha-Pacha durant cette 4e vague de la Covid». Il précise ainsi que lors de cette 4e vague, les services de neurochirurgie, d’orthopédie et de chirurgie infantile ont continué à travailler normalement.
Il souligne, par ailleurs, qu’il y a des hôpitaux qui étaient 100 % Covid comme l’hôpital de Kouba, ou d’autres hôpitaux comme celui de Ben Aknoun et de Douéra, Aïn Taya, et ont eu pour conséquence le ralentissement de certaines activités hospitalières.
Pr Kamel Hail explique également que lors de la 4e vague, les services ont été transformés au fur et à mesure en unité Covid selon la demande pour arriver à 7 services, précisant qu’avec «le variant Omicron, il y avait surtout des cas bénins, contrairement à la 3e vague qui avait nécessité l’ouverture de plus d’une douzaine d’unités Covid».
Toutefois, le coordinateur Covid de l’hôpital Mustapha-Pacha tient à souligner que «nous avons gardé deux ou trois services Covid, selon les orientations du ministre de la Santé qui a souligné qu’il fallait garder des lits d’hospitalisation dédiés à la Covid, même si le nombre de contaminations a diminué», estimant qu’«il est important de continuer à accueillir les malades Covid nécessitant une hospitalisation». Le Pr Kamel explique à propos de ce choix de garder ouvert un minimum d’unités Covid du fait que «la Covid n’est pas une spécialité à proprement dites, certes la plupart du temps cela concerne des problèmes respiratoires, mais parfois il y a des problèmes cardiaques et d’autres fois un déséquilibre endocrinien et des risques d’embolie, d’où l’importance de garder ouvert un minimum d’unités pour accueillir ces malades nécessitant une hospitalisation». En soulignant que «l’histoire nous a appris que depuis le début de la pandémie, il y a deux années, même s’il y a eu des accalmies, il n’y a jamais eu zéro cas d’hospitalisation, d’où la nécessité de continuer à garder au moins deux unités Covid ouvertes».
Optimiser la prise en charge au niveau des urgences
Par ailleurs, lors de cette réunion hebdomadaire, le ministre de la Santé a également donné des instructions pour une meilleure prise en charge des malades au niveau des services des urgences.
Soulignant la priorité accordée par les pouvoirs publics à la réhabilitation et la mise en conformité aux normes internationales des services d’urgence, il cite en exemple les deux nouveaux services d’urgences médicales de la capitale, inaugurés jeudi dernier au niveau des CHU Salim-Zemirli et Mustapha-Pacha.
A Propos de ce nouvel espace destiné aux urgences médicales au CHU Mustapha-Pacha, le Pr Kamel Hail estime que «cela va permettre une optimisation de la prise en charge des malades au niveau des urgences». Il rappelle que par le passé les urgences médicales étaient dans le même espace que celui des urgences médico-chirurgicales. Soulignant que «le fait de séparer l’urgence médicale de l’urgence chirurgicale va permettre une meilleure prise en charge des malades, avec une équipe autonome dans un nouvel espace selon des normes modernes».
Le Pr Kamel Hail témoigne que «toute la structure a été réhabilitée et équipée selon des règles modernes avec un accès direct sur la route, en collaboration avec le wali d’Alger, afin de faciliter l’accès aux ambulances et des malades urgents. Cela va permettre une meilleure prise en charge des malades urgents».
Il ajoute que pour optimiser cette prise en charge, il y a également un projet d’ouverture d’espaces de réanimation médicale et de déchoquage au niveau du premier étage de ce nouvel espace des urgences médicales ainsi qu’un projet d’équipements d’investigation comme la radiologie et le scanner.
Ce qui fait que «le malade, dès son arrivée à l’hôpital, est correctement pris en charge depuis son arrivée jusqu’à son orientation vers les services spécialisés». n