Le ministre délégué a fait savoir que son secteur a mis en place un plan et un fonds de soutien aux micro-entreprises menacées par
les dettes.

Par Nadir Kadi
Le chiffre, avancé par le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Micro-entreprise, Nassim Diafat, et selon lequel 70% des micro-entreprises sont aujourd’hui considérées comme des entités économiques « en difficultés », ne pose pas moins d’interrogations sur la gestion et le fonctionnement des mécanismes de création et de suivi de ces entreprises, généralement portées par de jeunes entrepreneurs.
Le ministre délégué a fait savoir que son secteur a mis en place un plan et un fonds de soutien aux micro-entreprises menacées par les dettes. Le montant financier affecté au remboursement s’élève en ce sens à pas moins de 57 milliards de dinars. Responsable qui a, en effet, expliqué que les raisons des difficultés subies par les micro-entreprises sont multiples. Nassim Diafat souligne en substance que la pandémie, les mesures de gestion de crises qui ont suivi, la dégradation des conditions économiques et sanitaires mondiales ont eu un fort impact sur ces micro-entreprises, dont « les fonds de roulement sont généralement limités ».
En ce sens, le plan de prise en charge financière des « micro-entreprises en difficultés » se poursuit dans le cadre des séances hebdomadaires réunissant des représentants du Fonds de caution mutuelle de garantie risques et crédits des jeunes promoteurs ainsi que de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade). Cette « commission de garantie » examine près de « 500 dossiers par semaine » après avoir reçu, ces derniers mois, 20 000 demandes d’examen : « Nous avons créé une plateforme pour l’étude des cas de ces entreprises en difficultés (…) 20 000 entités ont été enregistrées et nous avons étudié 18 500 dossiers. » Quant aux prises en charges financières des dettes des entreprises en difficultés, le même responsable précise : « On ne fait pas de social (…) C’est une approche économique », avant d’annoncer qu’à l’heure actuelle, « 6 475 dossiers sont acceptés pour indemnisation » par le Fonds de garantie.
Cependant, toutes les entreprises et toutes les demandes ne sont pas éligibles aux aides, le ministre délégué explique en substance que la qualification « d’entreprise en difficultés » nécessite des études au cas par cas, d’autant que certaines sont dans les faits « mortes », alors que leurs propriétaires les « cachent sous ce qualificatif ». Et dans le détail, les aides, qui prennent la forme de couverture de dettes auprès des banques, ou encore de « fonds de caution » pour le rachat des crédits des micro-entreprises contraintes à la vente de leurs matériels, est dirigé en priorité vers les propriétaires en difficultés en raison de la « détérioration de leur matériel » ou qui ont été victimes de « catastrophes naturelles ou atteints de maladie les empêchant d’exercer normalement leur activité ».
En ce sens, l’objectif derrière l’activation de cette « commission de garantie » est d’éviter les poursuites judiciaires à l’encontre des jeunes entrepreneurs, en plus d’encourager la création des micro-entreprises sans crainte, a ajouté Nassim Diafat. Même chose en ce qui concerne le rachat des crédits, les jeunes entrepreneurs pourront s’acquitter de leurs dettes par tranche « pendant une longue période allant jusqu’à dix ans, afin de poursuivre leur activité ». Quant aux 30 % des entreprises qui ont réussi leur lancement, le ministre délégué les appelle à se constituer en « entreprises communes » et en groupes économiques, un moyen notamment de bénéficier du financement de l’Anade pouvant dépasser 10 millions de dinars dans certains cas.
Nassim Diafat promet par ailleurs que la réglementation évoluera vers une facilitation de l’implantation locale des micro-entreprises. Le responsable, en visite à Djelfa, a annoncé que les élus locaux seront à l’avenir associés à l’élaboration de la cartographie des activités pour l’approbation du financement des porteurs de projets et la création de micro-entreprises. n