Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a affirmé, hier, que l’Algérie accorde un «intérêt majeur» à la transition de l’économie algérienne d’un système rentier à un modèle reposant sur d’autres secteurs productifs et une économie de la connaissance où les start-up sont la «locomotive» de cette transition.

Par Sihem Bounabi
Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a mis en avant, hier, «l’importance majeure» qu’accorde le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «au soutien des projets innovants et aux start-ups», indiquant que cela illustre «la priorité accordée à la transition de l’économie nationale d’un système rentier classique basé sur les dépenses publiques comme moteur majeur de la croissance économique, ainsi que sur les hydrocarbures comme source unique de revenus de devises, à un modèle performant basé sur une économie de la connaissance et d’autres secteurs productifs».
S’exprimant à l’occasion de son allocution d’ouverture des travaux de la 2e édition de la Conférence nationale des start-ups «Algeria Disrupt 2022», il a précisé qu’afin d’atteindre l’objectif du développement d’une économie de connaissance efficace, le gouvernement a tracé un plan d’actions pour jeter les bases de la mise en place de l’économie du savoir et le développement des entreprises innovantes à travers un ensemble de procédures, dont le Fonds de soutien au start-ups visant à permettre aux porteurs de projets d’obtenir des financements, levant ainsi les obstacles les plus importants à la mise en place de ce type d’institution.
Le Premier ministre a ainsi affirmé que le volume des investissements pour les entreprises innovantes s’élevait à plus de 1,200 milliard dinars algériens, en précisant que «le Fonds national de financement des start-ups a investi dans le capital de plus de 70 entreprises et que 390 porteurs de projets innovants ont bénéficié de ce soutien financier». En outre, Aïmene Benabderrahmane a tenu à mettre en exergue l’augmentation du nombre des start-ups et des projets innovants ayant obtenu un label et des incitations fiscales grâce à la mise en place et le renforcement d’un cadre réglementaire de l’innovation et des moyens de paiement électronique ainsi que la révision du cadre législatif du commerce électronique. Ceci dans l’attente du parachèvement de la révision du Code du commerce, en étude au Parlement, afin de lui conférer «davantage de flexibilité en faveur des start-ups», et la simplification et la facilitation des procédures de création de start-up.
A ce sujet, le Premier ministre précise que «le nombre d’entreprises et de projets a atteint plus de 750 start-ups en une année et demie». Enchaînant : «Nous aspirons à augmenter ce nombre et à multiplier le nombre d’incubateurs durant l’année en cours.» Il souligne à ce propos que le nombre d’incubateurs s’élève actuellement à 38 ayant obtenu le label, et plusieurs autres sont à l’étude, notamment à la faveur des progrès dans la mise en place d’un écosystème favorable qui encourage leur création, en particulier, au sein de l’université. Cette dernière est, selon lui, l’environnement le plus propice et qui compte plus de 1 600 laboratoires de recherche, 40 000 enseignants universitaires et 2 200 chercheurs permanents.
Réduire la fracture numérique
Le Premier ministre a réitéré la volonté et la détermination du gouvernement à faire de l’Algérie un modèle d’accompagnement des entreprises innovantes émergentes. En ajoutant : «Nous avons les éléments et les capacités qui nous permettent d’être à la hauteur de ce pari et nous sommes, également, tous confiants dans la détermination et la volonté de notre jeunesse.»
Par ailleurs, le Premier ministre a déclaré que le succès de «la transition numérique, qui est l’un des paris majeurs que nous devons gagner», dépend de «notre capacité à réduire la fracture numérique, surtout à la lumière des changements technologiques massifs et rapides que le monde connaît dans ce domaine».
Dans ce sillage, le Premier ministre a souligné que parmi les mesures de la poursuite des efforts pour améliorer le climat des affaires et la simplification des procédures des investissements, il y a la volonté d’accélérer la numérisation globale des transactions
administratives. «Surtout celles qui sont
directement liées à l’amélioration de la qualité des services publics fournis à nos citoyens. En plus d’améliorer les services de certification et de signature électronique», précise-t-il.
Il est à noter que les travaux de la 2e édition de la Conférence nationale des start-ups «Algeria Disrupt 2022» ont débuté, hier, à Alger, sous la présidence du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, en présence du Médiateur de la République, des membres du Gouvernement. Cette conférence est organisée par le ministère délégué chargé de l’Economie, de la Connaissance et des start-ups, au Centre international des conférences (CIC), avec la participation de porteurs de projets innovants, de start-ups et des incubateurs, en plus de professeurs d’université, d’experts et de chercheurs. Peu avant le début d’«Algérie Disrupt 2022», le Premier ministre, accompagné du Médiateur de la République, Brahim Merad, du ministre délégué chargé de l’Economie, de la Connaissance et des Start-ups, Oualid Yacine, et des ministres de l’Energie et des Mines, des Finances et de l’Enseignement supérieur, a visité une exposition regroupant une vingtaine de start-ups, organisée en marge de la Conférence afin de mettre en exergue la créativité de la jeunesse algérienne. Le Premier ministre s’est entretenu avec les exposants en réitérant, à cette occasion, «l’engagement de l’Etat à soutenir et à accompagner les porteurs de projets» et en incitant les jeunes exposants à s’intéresser notamment aux secteurs du tourisme et des mines. <

3 conventions-cadre pour soutenir les projets innovants
Trois conventions-cadre de partenariat ont été signées hier entre l’accélérateur public de startups «Algeria Venture» et des entreprises et organismes du secteur de l’industrie, visant à accompagner les porteurs de projets.
Ces conventions de partenariat ont été signées en marge des travaux de la conférence nationale des start-up «Algeria Disrupt 2022» qui s’est déroulée au Centre international des conférences d’Alger sous la présidence du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
Il s’agit d’une convention de soutien au dépôt de brevets pour les startups, signée par le Directeur général de l’accélérateur public de startups «Algeria Venture», Sid Ali Zerrouki, et le Directeur général de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI), Abdelhafid Belmehdi.
La deuxième convention dite «Open innonvation» a été signée par le DG de «Algeria Venture» avec le Directeur général du groupe public Elec El Djazair, Mustapha Ferfara, alors que la troisième convention a été paraphée par Algeria Venture et le Directeur général de l’Agence nationale du développement des PME et de la promotion de l’innovation (ANDPMEPI), Hakim Toussar.
Les trois conventions de partenariat ont été signées en présence du ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, et du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie de la connaissance et des start-up, Yacine Oualid.