Splendeur et tourments de Mohamed Laid Benamor ! Le patron du groupe agro-alimentaire du même nom était perçu comme l’un des jeunes patrons les plus prometteurs. Il occupait une place importante au sein du forum des chefs d’entreprise dont il avait assuré la vice-présidence au temps désormais révolu de Ali Haddad. Il était entre 2014 et 2019 l’ambitieux patron de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) pour laquelle il avait un dessein de « grand opérateur économique et commercial », selon une déclaration de lui à Relizane en 2017. Il voulait « cartographier » les « territoires économiques » algériens. Depuis jeudi dernier, lui et son frère Mohamed El Hadi sont placés en détention préventive dans une affaire présumée de corruption et se trouvent poursuivis par la justice pour, notamment, « dilapidation de deniers publics » et « exploitation illégale de terres agricoles ». Dix-sept autres personnes auditionnées dans cette affaire ont été libérées. Les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, actuellement en détention à la prison d’El Harrach, devraient être entendus dans ce dossier, étant donné qu’ils occupaient de hautes responsabilités au moment des faits.
Le groupe industriel Benamor est spécialisé dans la production de la semoule et des pâtes alimentaires, mais aussi le triple concentré de tomate et autres produits de conserve. Il devait relancer également les Erriads de Corso, dans la wilaya de Boumerdes, pour en faire une boulangerie industrielle, mais le projet n’a jamais abouti pour des raisons inconnues, alors que toutes les autorisations lui avaient été attribuées. Le projet avait fait couler beaucoup d’encre, faut-il le rappeler, jusqu’à l’évocation fréquente dans ce dossier de l’ancienne ministre de l’industrie Djamila Tamazirt.