Du point de vue économique, la crise actuelle que traverse le pays peut devenir très délicate à gérer si elle venait à perdurer. C’est pourquoi, selon le professeur Chems Eddine Chitour, il est urgent et tout à fait indiqué de trouver une sortie de crise. « Pour ce faire, l’installation d’un comité de sages me paraît la solution la plus appropriée», suggère cet expert. Ce dernier, qui s’exprimait lors de son passage hier au forum d’El Moudjahid, a ajouté que « le moment est venu pour remettre le pays sur rails. Le peuple a démontré depuis le 22 février 2019 qu’il est en mesure de le faire. Démontrant ainsi sa soif de prendre son destin en mains. » Et de lâcher dans la foulée : « Il s’agit de l’avenir de près de 30 millions de jeunes algériens.» Toujours à propos de l’avenir du pays, cet expert, connu pour ne pas avoir la langue dans sa poche, a avancé que « de sérieux défis attendent le pays, une fois la crise dépassée, mais que nous pouvons surmonter tant notre pays recèle de richesses naturelles, mais que, jusqu’ici, nous n’avons pas su exploiter à bon escient. Pour l’heure, il s’agit de sortir de cette impasse dans laquelle nous nous sommes retrouvés faute de bonne gouvernance et surtout par l’approche personnelle des décideurs qui a pris le dessus, au fil des années, sur l’approche globale des stratégies de gouvernance.
Un état des lieux sur lequel des voix se sont élevées mais sans retour d’écoute, car le pouvoir a réussi à stériliser la scène politique ». De ce fait, l’invité du Forum a lancé : «Le système doit partir », tout en s’offusquant qu’après deux mois de crise, « il continue de faire la sourde oreille ». Et de commenter : « C’est la preuve qu’il continue à s’entêter faisant fi des revendications de la rue, notamment la principale, celle de partir. » Disant même : «Je souhaite vivement qu’il prenne acte de la mobilisation du peuple et ainsi d’épargner au pays des scènes de chaos. » Interrogé par l’animatrice du Forum si la date de l’élection présidentielle allait être maintenue, l’expert a répondu tout de go : « Le divorce entre le peuple et le système en place est consommé et, donc, en aucune manière le vote ne pourra se dérouler avant une période de transition permettant la mise en place d’un comité de sages, composé de personnalités auxquelles le peuple accorde toute sa confiance. En clair, de laisser place à l’intelligentsia du peuple d’organiser les prochaines élections qui pourraient avoir lieu d’ici la fin de l’année et, pourquoi pas, le 1er novembre. Ce qui serait génial par fidélité à nos millions de martyrs qui se sont sacrifiés pour la liberté du peuple algérien après 132 ans de soumission.» Chems Eddine Chitour a, en outre, indiqué que le pays a besoin d’un projet de société basé sur la citoyenneté. Pour ce faire, « il faudra changer la Constitution actuelle qui peut être changée avant qu’un nouveau président ne soit élu.
Dans cet objectif, l’Armée nationale populaire peut tenir le rôle d’accompagnatrice, car c’est avant tout une institution citoyenne dont la mission principale est la protection du pays de toute attaque et dérive. A partir de là, notre Armée peut sortir le pays de cette crise au plus vite. » Estimant sur ce dernier point : « Plus vite on sortira de cette situation de crise plus vite on ne permettra pas aux étrangers d’interférer dans nos affaires internes. » Il a, par ailleurs, signifié que «le changement que demande le peuple doit se dérouler dans le calme et la sérénité, faisant allusion aux nombreux commis de l’Etat qui n’ont fait que servir leur pays et donc ne seraient pas considérés comme faisant partie du système en place, honni par tout le peuple par les actes d’une satrapie qui a fait sienne des richesses du pays, se servant sans commune mesure et faisant de la dilapidation un mode d’emploi auquel se sont exercés de nombreux oligarques».
Notons que cet expert, fort de sa longue expérience d’enseignant universitaire, a estimé que le pays, une fois l’actuelle phase fluctuante dépassée, devra vite s’atteler à moderniser les secteurs de l’éducation et de l’enseignement supérieur «pour mieux se préparer au passage au 21e siècle où les défis sont énormes», a conclu Chems Eddine Chitour.n