Par Sihem Bounabi
Le désormais nouveau PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, arrive aux postes de responsabilité au moment où l’un des grands défis du groupe public est de renflouer les caisses de l’entreprise nationale.
Il s’agira manifestement pour le nouveau manager de maintenir la baisse des créances déjà entamée au cours de l’année 2021 après un pic historique de non paiement des factures enregistrées en 2020 , l’un des dommages collatéraux de la pandémie du Covid. C’est un véritable gouffre pour le groupe. En effet, les créances de Sonelgaz avaient atteint en 2020 un pic historique de 200 milliards de dinars tandis qu’elles se situaient à près de 60 milliards de dinars avant la pandémie de Covid-19.
La raison est que durant le confinement, habituée à couper automatiquement l’alimentation à ceux qui tardent à payer, Sonelgaz n’a pas opéré de coupures sur orientations des hautes autorités du pays pour ne pas priver les citoyens d’électricité et de gaz pendant la période du confinement.
Il était ainsi «inconcevable» l’entreprise étatique de recourir aux coupures d’énergie électrique et de gaz pour les mauvais payeurs, ce qui a fait que les créances a atteint des niveaux jamais atteint auparavant.
De facto, il a fallu toute une nouvelle stratégie pour que le niveau des créances de Sonelgaz enregistre une baisse, passant de 200 milliards fin 2020 à 178 milliards de dinars en 2021.
Pour réaliser cette baisse, les responsables de cette entreprise étatique ont décidé de réagir, en lançant plusieurs opérations de recouvrement de ses créances avec de nouvelles mesures d’accompagnement des clients que cela soit des entreprises privées ou publics ou bien des particuliers. Ceci afin qu’ils puissent régler leurs factures auprès des agences commerciales réparties à travers le territoire de nationale éviter le cumul des consommations électriques et gazières.
Dans un contexte marqué par l’érosion du pouvoir d’achat et une crise économique impactant les revenus de milliers de familles, les responsables de Sonelgaz ont notamment proposé des possibilités de rééchelonnements de créances en prenant en compte «la vulnérabilité des foyers modestes». Par ailleurs, dans un contexte d’une pandémie qui perdure dans le temps et ou la distanciation physique est préconisé ainsi que d’éviter au maximum les déplacements, le payement en ligne des factures est également possible à travers l’utilisation de la carte Eddahabia, pour le paiement électronique en plus du payement au niveau des banques et des bureaux de poste pour ceux qui habitent les zones éloignées.
Il est à noter que le nouveau PDG de Sonelgaz était depuis 2017 le PDG de la Société Algérienne de Distribution de l’Electricité et du gaz (SADEG), qui est la structure en contact directs avec les consommateurs d’électricité et de gaz. Une expérience du terrain qui va certainement servir à instaurer un dialogue fructueux avec les consommateurs pour qu’il solde leurs factures.
D’autant plus que l’intérêt du retour à des niveaux acceptables de créances pour Sonelgaz permettrait d’assurer les charges d’exploitation et les dépenses d’investissement de l’entreprise étatique afin d’assurer la améliorer la qualité et la continuité de service public en terme de gaz et d’électricité.