Ce spécialiste pétrolier a été PDG de Sonatrach entre 1995 et 1997. Il a laissé son empreinte à la fois à Sonatrach et dans le secteur de l’énergie. Nazim Zouiouèche, ancien PDG de Sonatrach, expert pétrolier, nous a quittés mercredi soir. Une triste nouvelle qui émeut non seulement les observateurs de la scène énergétique nationale mais également les cadres de Sonatrach, du ministère de l’Energie, le monde de la presse écrite et audiovisuelle et d’experts du domaine qui l’ont côtoyé au cours de son riche parcours professionnel en tant que Directeur de région de Hassi Messaoud puis Directeur de production, avant de devenir en 1995 le PDG de Sonatrach. «C’est un très bon technicien et un grand manager que l’Algérie vient de perdre. Il avait une connaissance fine des gisements pétroliers et gaziers du pays. Cet expert pétrolier était écouté et respecté et respectueux à l’égard de ses collègues et de la presse», souligne Ahmed Mechraoui, ancien Directeur Exploration à Sonatrach et ancien conseiller du ministre de l’Energie. Il a laissé son empreinte à Sonatrach au cours des deux ans à la tête de cette compagnie pétrolière. Ce qu’il faut retenir de sa gestion, c’est la signature, en 1995, du contrat avec le géant britannique BP, portant sur le développement des gisements de gaz d’In Salah. Un grand contrat de partenariat dont Nazim Zouiouèche a piloté la mise en œuvre. Cette période coïncide également avec le développement des champs de Berkine et d’Ourhoud, les plus grandes découvertes pétrolières en partenariat. Fruit du rush principalement des compagnies américaines, et dans une moindre mesure, européennes à partir de 1992 dans un contexte sécuritaire délicat. C’est cet élan partenarial qui a contribué à l’augmentation de la production pétrolière du pays dans la première décennie 2000 et, partant, à l’augmentation des recettes hydrocarbures et son corollaire l’aisance financière qu’a connu le pays au cours de cette période. Il faut noter également la participation dynamique de Sonatrach au Congrès mondial du gaz de Copenhague, en 1997, où les équipes de la compagnie se sont démenées pour nouer des contacts et des contrats avec les grandes compagnies internationales. Nazim Zouiouèche était également un grand patriote. En l’occurrence, lors d’une visite de la base du gisement d’In Salah, développé en partenariat avec le géant BP, il découvre l’absence du drapeau algérien, ce qui pouvait laisser croire à une concession gazière britannique, il intime aux gestionnaires du groupement côté algérien et côté britannique de remédier à cette atteinte symbolique à la souveraineté du pays. Nazim Zouiouèche a également laissé son empreinte dans le secteur de l’énergie, en tant que spécialiste pétrolier, à travers ses contributions dans l’élaboration des lois sur les hydrocarbures et ses interventions dans la presse écrite et audiovisuelle. «Il faisait d’excellentes analyses», a ajouté Ahmed Mechraoui. Il a clarifié notamment à l’opinion publique plusieurs concepts utilisés dans l’industrie pétrolière et qui faisaient l’objet de l’actualité des médias. Il a appelé, en outre, Sonatrach à réduire le torchage du gaz et appelé à optimiser la production d’hydrocarbures en baisse et à confirmer le potentiel en tight gaz et oil gas, dont l’Algérie, selon, lui recèle, des ressources importantes.
On peut regretter que l’Algérie n’a pas suffisamment exploité l’expérience des anciens responsables de Sonatrach, décédés, comme Nazim Zouiouèche et Abdelhak Bouhafs. Tout comme ceux qui sont encore en vie, tels Aït Laoussine et Sadek Boucenna et tant d’autres. Sonatrach, au moment où elle connaît des difficultés liées à la crise sanitaire et à la chute des prix du pétrole, a besoin à l’évidence de toutes les compétences algériennes en Algérie et à l’étranger pour consolider sa place parmi les plus grandes compagnies pétrolières internationales. Ne serait-ce particulièrement dans une connaissance plus fine du fonctionnement financier des marchés pétroliers internationaux.