Le procès de l’ancien Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel et de ses fils a débuté, hier dans l’après-midi au tribunal de Sidi M’hamed.

Poursuivi dans plusieurs affaires, dont blanchiment d’argent, enrichissement illicite et trafic d’influence, outre obtention de fonciers par des moyens illégaux, El Hamel a longuement plaidé sa cause en sensibilisant la juge sur l’«humiliation» que subit sa famille. «Ma famille subit une terrible injustice, elle est humiliée, elle paye un tribut qu’aucune autre famille n’a payé…», a lancé Hamel à l’adresse de la juge avant d’enchaîner «je sollicite en vous la mère de famille, l’épouse et la chef de famille et j’implore en vous la juge consciencieuse pour vous dire que je refuse et rejette l’ensemble de ces accusations dans le fond et dans la forme». Plus précis, l’ancien DGSN a soutenu qu’il rejette les accusations «de corruption». «Je ne suis pas un corrompu et je n’ai aucun rapport avec la corruption ainsi que ma famille. Mes enfants ont été élevés selon les préceptes du saint coran et du prophète», a-t-il enchaîné.
Evoquant son parcours au sein de la direction générale de la Sûreté nationale, Hamel a expliqué que lorsqu’il était en poste «j’étais un exemple à suivre tant au sein du pays qu’à l’étranger». Expliquant avoir passé plus de 45 ans au sein de l’armée en étant toujours major de promotion, El Hamel a fait observer qu’il a eu à combattre «la corruption au sein d’Afripol». «Hier je combattais la corruption à Afripol, j’ai été élu comme ambassadeur de la lutte contre la corruption à Ryad et aujourd’hui dans mon pays je suis accusé de corruption ?» a-t-il lancé en interrogeant la juge. Evoquant l’accusation selon laquelle il se serait accaparé une assiette de terrain à Staoueli, El Hamel a dit qu’il n’avait aucun rapport avec elle. «Je ne connais pas cette assiette de terrain et je ne l’ai jamais demandé» a-t-il lancé avant de soutenir «mes avocats ont mis en évidence le fait que c’est la commune qui me la donnée, mais moi je n’ai rien demandé». «En 20 ans je ne suis jamais allé voir cette assiette de terrain» a-t-il insisté. «Je remets en cause donc totalement la propriété de cette assiette de terrain qui ne m’appartient nullement et aucunement». Et au juge de lui poser une seconde question : «mais vous possédez un appartement à Tlemcen, comment l’avez-vous obtenu ?». Face à cette question, l’ancien DGSN a expliqué que «je l’avait obtenu en 1997 et je l’ai vendue en 2012 parce que j’avais demandé un lot de terrain à une coopérative immobilière et j’avais besoin d’argent donc je l’ai vendu» a-t-il précisé. Quoi qu’il en soit, la juge a poursuivi les questions à propos du patrimoine d’El Hamel, lequel a plaidé à chaque fois la bonne foi. La juge qui a levé la séance a annoncé la reprise du procès aujourd’hui. Pour rappel, le procès avait été reporté, lors de la séance tenue le 19 février dernier, à la demande du collectif de défense des accusés pour compulser des pièces du dossier.
Parmi les témoins qui se présenteront à la barre, figurent l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en sus de plusieurs ministres et d’anciens walis. Abdelghani Hamel avait comparu, début mai, devant le procureur de la République près du tribunal de Sidi M’Hamed pour audition dans le cadre de l’affaire de tentative d’introduction de 701 kg de cocaïne au port d’Oran. Deux fils de l’ancien DGSN se trouvent aussi en détention préventive à la prison d’El-Harrach (Alger) pour la même affaire, alors que son épouse et sa fille ont été placées sous contrôle judiciaire.