Au moins quatre personnes ont été tuées au cours du siège d’un hôtel de Mogadiscio occupé depuis dimanche soir par des combattants jihadistes shebab, a annoncé lundi à l’AFP un responsable des services de sécurité somaliens. « Les terroristes sont coincés dans une pièce du bâtiment et les forces de sécurité sont sur le point de mettre très vite un terme à l’opération », a ajouté Mohamed Dahir, sans préciser qui étaient les quatre victimes. « Plusieurs personnes ont été blessées, parmi lesquelles des responsables du gouvernement », a ajouté le responsable des services de sécurité. Des coups de feu sporadiques et des explosions continuaient de retentir lundi matin aux alentours de l’hôtel Villa Rose très fréquenté par des hauts fonctionnaires et des parlementaires et situé à quelques pâtés de maison des bureaux du président Hassan Cheikh Mohamoud.
Toutes les routes menant au quartier ont été bloquées par les forces de sécurité, ont constaté les correspondants de l’AFP. Des témoins avaient décrit deux fortes explosions dimanche soir, marquant le début de l’attaque par les shebab de cet hôtel situé dans le quartier de Bondhere et jouissant en principe de sérieuses mesures de sécurité. Les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda qui tente de renverser le gouvernement central somalien depuis 15 ans, ont revendiqué l’attaque. La force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) a condamné l’attaque et « félicité » sur Twitter « les forces de sécurité somaliennes pour leur réponse rapide afin d’éviter de nouvelles victimes et des dommages matériels ». Cette nouvelle attaque intervient alors que le président somalien, élu en mai, a décidé d’engager depuis trois mois une « guerre totale » contre les shebab. L’armée somalienne, soutenue par des clans locaux, par La mission de transition de l’Union africaine en Somalie, l’Atmis, et avec l’appui de frappes aériennes américaines, leur ont ainsi repris le contrôle de la province de Hiran et de vastes zones du Moyen-Shabelle, dans le centre du pays. Mais les insurgés ont riposté par une série d’attaques sanglantes, soulignant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes. Selon l’ONU, au moins 613 civils ont déjà été tués et 948 blessés dans des violences cette année en Somalie, principalement causées par des engins explosifs artisanaux (EEI) attribués aux shebab. Les chiffres les plus élevés depuis 2017, en hausse de plus de 30% par rapport à 2021.