En 2022, par rapport à 2021, le nombre d’opérateurs actifs dans l’importation est passé de 37.851 à 13.945, selon le dernier bilan du Centre national de registre de commerce (CNRC).
Par Kahina Sidhoum
«En matière d’application du décret exécutif 94-21 du 9 mars 2021 fixant les modalités d’exercice des activités d’importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l’état, le nombre de registres de commerce immatriculés au CNRC et activant dans le secteur est passé de 37.851 sociétés à 13.945 au 31 décembre 2022», selon ce document.
Ce chiffre, qui n’est pas accompagné de précision sur les catégories d’importateurs touchées par ce coup de rabot, confirme toutefois à peu de choses près celui donné au début du mois d’octobre 2021 par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane concernant les importateurs des produits finis.
Lors de la présentation à l’APN de la «déclaration de politique générale» de son gouvernement, M. Benabderrahmane avait indiqué que le nombre d’importateurs de marchandises destinées à la revente en l’état était passé de 43.000 à 13.000 importateurs.
Une «réussite», selon lui, qui s’est concrétisée grâce à «la mise en place des cartographies de la production nationale et la réorganisation de l’activité d’importation pour la revente en l’état». «Ce qui a permis d’assainir, avait-il dit, le nombre des importateurs.»
En matière de commerce extérieur, l’objectif avait-il ajouté est «la régulation et l’assainissement du marché, la protection du produit national et local, ainsi que le marché national contre l’inflation importée et les tentatives de transfert illicite des devises à travers la surfacturation et la submersion du marché par des produits inutiles pour l’économie nationale».
Dans tous les cas, les chiffres du Premier ministre et ceux (actualisés) du CNRC confirment une tendance observée depuis 2020-2021, période durant laquelle 32.000 importateurs ont cessé leur activité. En février 2021, lors d’un talkshow sur la chaine Echourouk, le DG du CNRC Mohamed Slimani avait déclaré que près de 32.000 importateurs sur un total de 42.000 n’ont pas pu se conformer aux nouvelles conditions fixées par ses services.
Cette difficulté de s’adapter aux nouvelles règles en matière d’exercice des activités du commerce extérieur, avait-il expliqué, s’est ainsi traduite par une baisse importante du nombre d’importateurs. Parmi ces nouvelles règles, la spécialisation dans un seul créneau d’importation.
La conséquence est que cela a créé de la tension sur certains produits, a indiqué récemment l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur (APOCE) et la confédération CGEOA, en réaction notamment à l’alerte lancée par les gérants et concessionnaires des magasins franchisés, aujourd’hui touchés par les restrictions à l’importation.
L’APOCE, qui s’est exprimée sur d’autres catégories d’activités, a déclaré par la voix de son président Mustapha Zebdi craindre une raréfaction des produits touchés par l’interdiction à l’importation et une flambée des prix.
Fin janvier 2023, le ministre du Commerce Kamel Rezig avait signalé lors des assises nationales sur le textile et le cuir que ces activités ont connu «un recul sensible» en matière d’importation durant l’exercice 2022. Il avait indiqué que les importations algériennes de textile et de cuir avaient baissé à 749 millions de dollars durant les 11 premiers mois de l’année 2022, alors qu’en 2021, elles étaient estimées à 1,1 milliard de dollars. Dans une déclaration récente à un média en ligne, M Rezig a laissé entendre que des restrictions peuvent être opérées pour réduire davantage la facture «import» des produits du textile et du cuir. Wait and see. n