L’entrée en vigueur et l’application des augmentations de diverses taxes contenues dans les dispositions de la Loi de finances 2022 inquiète le Parti des Travailleurs (PT), qui déplore une hausse vertigineuse des prix des produits de large consommation «depuis l’annonce par le gouvernement de sa décision de supprimer les subventions sur 14 produits de première nécessité et plus généralement de supprimer les transferts sociaux»

PAR NAZIM B.
Dans son évaluation de la situation du pays, le PT de Louisa Hanoune considère que «l’heure est très grave», s’interrogeant si «les autorités mesurent l’extrême précarité de la situation nationale et les périls qu’elle fait porter sur le pays ?» Pour le PT, immuniser le pays passe par «l’arrêt immédiat du rouleau compresseur sur les terrains socioéconomique et politique», estimant qu’il s’agit pour le gouvernement de procéder au « gel de toutes les mesures antisociales et antinationales contenues dans la loi de finance 2022 et de l’arrêt de toutes les atteintes aux libertés, la libération de tous les détenus politiques et d’opinion».
Cela passe, ajoute le PT, par la «prise en charge réelle des besoins et revendications socio-économiques de l’immense majorité du peuple travailleur, par une véritable politique économique basée sur une réelle augmentation des salaires et pensions, qui engendrera une augmentation de la consommation à même de booster la production et relancer la machine économique, créatrice d’emplois véritables.
L’autre inquiétude du PT est le projet d’amendement à la loi 90/14 relative à l’exercice des libertés syndicales, estimant qu’il y a «la tendance vers la caporalisation des syndicats par l’administration, par leur mise sous contrôle». L’avant-projet contiendrait «une dérive gravissime matérialisée dans la confiscation du droit à l’organisation politique pour les syndicalistes, les privant d’un composant essentiel de leur citoyenneté», dénonce le PT, pour qui le projet consacre «la privation des travailleurs non déclarés à la Cnas de l’exercice du droit syndical les soumettant à l’arbitraire total et à l’exploitation et l’oppression légalisés. Ces éléments à eux seuls établissent le caractère gravement régressif du projet et la marche vers le totalitarisme». En ce qui concerne le rapport de la Banque Mondiale, le PT souligne que «même si cette institution est d’accord avec les contre-réformes économiques décidées par le gouvernement, dans son dernier rapport sur la situation sociale dans notre pays, elle est obligée de tirer la sonnette d’alarme quant à la dégradation de la situation sociale et des risques qu’elle peut engendrer».
Ce rapport, fait remarquer le PT, est «très en deçà de la réalité car concernant la pauvreté, il s’appuie uniquement sur l’état de la santé, de l’éducation et des conditions de vie de la population, sans tenir compte de l’effondrement du pouvoir d’achat de la majorité de la population».
Mais, «par-delà le contenu et la riposte ahurissante de certains responsables et d’une certaine presse, il est clair que la dégradation de la situation sociale ouvre la voie à l’instabilité menaçant la sécurité nationale», précise la formation de Louisa Hanoune.
Selon elle, «cette dégradation terrifiante est aussi un facteur aggravant de la détresse de la jeunesse algérienne poussée de plus en plus vers la harga qui a fait malheureusement plusieurs dizaines de victimes la nuit du Nouvel an».