L’appréhension qui s’est installée avant et pendant la quatrième vague de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) s’est estompée. La situation est plus détendue et la présente vague est passée avec moins de dégâts que celle qui l’a précédée. La baisse des contaminations ces derniers jours a permis à des services hospitaliers de reprendre leurs activités initiales après les avoir suspendues pour pouvoir recevoir les malades atteints par le Covid-19, en attendant que d’autres puissent le faire à leur tour, au fur et à mesure que les lits se libèrent. C’est, en gros, le message délivré, hier, par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, lors de la réunion hebdomadaire qu’il tient avec les directeurs de la santé et de la population des wilayas par visioconférence depuis décembre dernier. Devant cette accalmie qui se confirme de jour en jour, il a exprimé le «souhait que ce soit la fin de la quatrième vague». «Nous nous attendions à ce que cette vague soit dangereuse et nous nous sommes préparés de façon à éviter les lacunes de la troisième vague», a-t-il dit, tout en tenant à faire part de toute sa gratitude à l’ensemble du personnel soignant, médical et paramédical, qui a fait face à l’épidémie et s’est acquitté de la lourde tâche qu’il devait assumer, cela d’autant que «bon nombre parmi le personnel a été infecté par le Covid-19, avec parfois moins de 50% dans certains services», a-t-il noté. «La situation épidémique est meilleure qu’il y a quelques jours. Aujourd’hui lundi (hier, ndlr), le nombre des contaminations a encore baissé. On enregistre un nombre de à 413 cas confirmés de Covid-19», a révélé le ministre, soulignant que le nombre de décès n’a pas suivi la baisse des cas confirmés. Il a indiqué, à ce propos, que «les décédés sont tous des malades infectés par le variant Delta», alors que c’est le variant Omicron qui circule à plus de 93% dans le pays depuis plus d’une semaine.
L’affirmation du ministre est basée sur «des statistiques réalisées à travers quelques hôpitaux», a-t-il dit. Il a donné l’exemple d’un hôpital de la capitale. «Au CHU de Béni Messous, nous avons réalisé des séquençages pour tous les patients Covid en soins intensifs. Il s’est avéré que tous ces malades étaient touchés par le variant Delta», a-t-il relevé, d’où, «nous pensons que tous les décès que nous avons eus ces derniers temps sont dus à la souche Delta», a souligné le Pr Benbouzid. Cette déclaration corrobore ce qu’ont indiqué les professionnels de la santé les jours précédents, à savoir que c’est le Delta qui continue de tuer. Ce variant n’a donc pas complètement disparu et continue de circuler, même si c’est avec une proportion nettement moindre que le variant Omicron. D’où la vigilance reste toujours d’actualité.
Les hospitalisations pour Covid, après avoir atteint le 6.000 dans l’ensemble des structures hospitalières du pays, ont baissé à un peu plus de 4000, selon les chiffres annoncés par le ministre. «La capitale, qui avait le plus grand nombre de contaminations, comptait, à elle seule, plus d’un millier de malades hospitalisés et, avant-hier dimanche, ce chiffre a baissé à environ 600», a-t-il ajouté, avant de rappeler, par la même occasion, que lors de la troisième vague, l’Algérie avait atteint quelques 17.000 patients hospitalisés et connu un manque d’oxygène et de certains médicaments. Ce qui n’a pas été le cas durant la quatrième vague puisque «des dispositions ont été prises à l’avance pour l’oxygène et pour certains médicaments, comme l’anticoagulant, à partir de septembre».
«La baisse de la pression dans les hôpitaux va permettre de rouvrir progressivement les services qui étaient devenus Covid et, ainsi, accueillir les autres malades et reprendre les activités initiales», a enchaîné le Pr Benbouzid tout en souhaitant «un prompt rétablissement au personnel de la santé encore malade».
La situation qui s’améliore ne devrait pas occulter que le coronavirus continue de circuler. Il y a toujours des malades graves, d’autres en soins intensifs et d’autres encore qui ne résistent pas face à la maladie. Le respect des mesures de prévention ainsi que la vaccination sont les seuls moyens qui permettent de se prémunir contre le Covid-19, continuent de recommander les professionnels de la santé.