Les enseignants des trois cycles d’enseignement ont organisé, hier, des sit-in de solidarité au sein des établissements scolaires.

PAR MILINA KOUACI
A travers cette action, les manifestants ont exprimé «leur consternation» et «leur rejet de l’agression sauvage» dont a été victime l’enseignante de langue arabe de CEM Amari-Saïd de Taxlent, Rayahana Benchia, qui a été poignardée dans le dos mercredi par un de ses élèves de quatrième année au sein de l’établissement.
Cette journée nationale de soutien intervient en réponse à l’appel de plusieurs syndicats autonomes à observer un sit-in de solidarité nationale dans toutes les écoles. En effet, les enseignants de toutes les écoles du territoire national ont pris part en force à ce sit-in de solidarité. Ils ont exprimé «leur rejet de l’agression» dont a été victime l’enseignante de Taxlent.
Les protestataires ont insisté sur la nécessité de «sécuriser les alentours et l’enceinte des établissements de l’Education, en vue de les protéger des menaces et des agressions», et à prendre «des mesures coercitives à l’encontre des agresseurs». Ils ont fait remarquer que la dignité de l’enseignant constitue «une ligne rouge à ne pas franchir». Ils ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «la dignité de l’enseignant est sous les décombres», «La vie de l’enseignant est une ligne rouge», «l’enseignant est un éducateur et non un fonctionnaire», «Où va l’école algérienne» et «Non à la violence contre les enseignants».
Les protestataires ont, également, revendiqué la promulgation d’une loi, en vue de protéger l’enseignant en criminalisant l’agression contre le personnel de l’Education. Des syndicats, dont le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), et l’Intersyndicale de l’Education d’Oran ont demandé à revoir le statut du conseil de discipline où l’autorité pédagogique est remise strictement à l’enseignant, et de redonner au conseil de discipline toute son autorité.
Cette affaire a suscité l’indignation du personnel de l’Education, notamment des enseignants, d’autant que beaucoup d’entre eux ainsi que des travailleurs du secteur ont fait l’objet d’agressions.
Pour rappel, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a affirmé jeudi à Batna que l’Etat, à travers son département, déploie beaucoup d’efforts pour «assurer la sécurité nécessaire à l’ensemble des professionnels du secteur». Le ministre a affirmé que «cet incident exige une réflexion sur les changements à apporter aux règlements internes des établissements scolaires».

L’auteur de l’agression placé en détention provisoire
L’auteur de l’agression à l’arme blanche contre l’enseignante du CEM de la commune de Taxlent (Batna) a été placé samedi en détention provisoire, a indiqué un communiqué émanant du procureur de la République près le tribunal de N’gaous relevant de la Cour de justice de Batna.
Le communiqué du procureur de la République a indiqué qu’après examen du dossier des procédures, l’audition de l’accusé et des témoins des faits et l’examen judiciaire du dossier des procédures, le juge instructeur chargé des mineurs près du Parquet de N’gaous a ordonné de placer l’accusé en détention préventive au pavillon des mineurs. L’enquête judiciaire suit son cours pour élucider toutes les circonstances entourant cette affaire. <