Plusieurs éleveurs de bovins et d’ovins, dans la wilaya de Sétif, tirent la sonnette d’alarme sur l’existence et la persistance de la fièvre aphteuse et de la peste des petits ruminants dans les quatre coins de la wilaya, et ce, malgré les campagnes de vaccination.
En effet, la panique s’est emparée des éleveurs suite à l’apparition des cas touchés par ces épizooties. « Ces deux maladies contagieuses existent toujours dans la wilaya de Sétif. En dépit de la vaccination du cheptel, la maladie n’est pas encore maîtrisée. Les éleveurs ne veulent pas aujourd’hui déclarer les cas, voire les foyers détectés qui préfèrent travailler avec des vétérinaires privés et abattre les animaux ou les enterrer dans des puits lointains que de déclarer les cas touchés par ces maladies », nous dira un représentant des éleveurs, tout en accusant les vétérinaires privés d’être complices avec ces éleveurs. Selon les dires des éleveurs, la décision d’abattre l’animal ou l’enterrer sans faire de déclaration s’explique par l’absence de l’indemnisation. « Plusieurs éleveurs qui ont vu, notamment en 2014, une partie de leur cheptel ravagée par cette épidémie n’ont perçu aucun sous dans le cadre de l’opération d’indemnisation. Ces derniers ne veulent pas perturber le marché du bovin», a-t-il souligné. Les éleveurs qui ont pris attache avec notre rédaction ont appelé les services compétents d’installer une commission de wilaya pour faire le constat sur le terrain. « Afin de lutter contre ces maladies, nous suggérons un contrôle ciblé plutôt qu’une élimination des animaux. Les éleveurs sont livrés à eux-mêmes. Depuis l’hécatombe de 2014 qui a frappé la wilaya de Sétif, hormis l’opération de vaccination, aucune politique n’a été tracée par les services concernés pour maîtriser la situation », ajoutent nos interlocuteurs. Par ailleurs, l’inspecteur vétérinaire de la Direction des services agricoles (DSA), Mourad Cerbal, a, quant à lui, souligné que la wilaya de Sétif reste toujours une zone endémique. « Depuis l’apparition de cette épidémie en 2014, la maladie existe toujours. Pour lutter contre cette épizootie, nous avons lancé des campagnes de vaccination au profit des éleveurs. Actuellement, on fait un rappel », a-t-il expliqué, sans donner des détails sur les quotas de vaccin distribués. Sur un autre plan, les éleveurs de bovins et d’ovins n’ont pas manqué d’énumérer plusieurs problèmes rencontrés. Selon leurs dires, les éleveurs n’ont pas perçu les 12 DA de soutien réservé par l’Etat à la filière lait depuis 4 mois. Aussi, les éleveurs font face au manque d’aliment de bétail. « L’Etat doit assurer que son soutien profite aux éleveurs et professionnels.
Certains intrus profitent de ce soutien. Par exemple, certains bénéficient de l’aliment de bétail pour le revendre encore une fois aux éleveurs. Pour développer le domaine de l’agriculture, l’Etat doit soutenir les vrais agriculteurs et éleveurs », concluent-ils.n