L’homme d’affaires Mohamed Laïd Benamor a été auditionné, hier, par le juge d’instruction près le Tribunal d’Alger dans le cadre de plusieurs affaires, impliquant, outre ce dernier, en sa qualité de PDG du groupe Benamor, ses frères et une vingtaine de fonctionnaires de l’administration publique.

Mohamed Laïd Benamor est présumé impliqué dans des affaires de dilapidation de deniers publics et d’infraction à la législation des changes à en croire certaines sources. Il serait également accusé d’avoir bénéficié d’indus avantages dans le cadre de ses investissements dans la filière agroalimentaire. Outre les frères Benamor et les 20 fonctionnaires présumés impliqués dans ces affaires de corruption, il semblerait que des ministres seraient également cités dans ces mêmes affaires, selon les mêmes sources. Celles-ci estiment que les deux Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, actuellement en détention à la prison d’El Harrach, devraient être entendus dans ce dossier, étant donné qu’ils occupaient de hautes responsabilités au moment des faits. Ces deux ex-Premiers ministres sont également présumés impliqués dans plusieurs autres affaires et avaient déjà été jugés et condamnés dans l’affaire du montage automobile. Hier, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal devaient comparaître dans un procès en appel de l’affaire du montage automobile, mais l’audience a été reportée à une date ultérieure. Patron du groupe industriel Amor Benamor, Mohamed Laïd Benamor a hérité des commandes du groupe en 2003 suite au décès de son père. Le groupe est spécialisé dans la production de la semoule et des pâtes alimentaires, mais aussi du triple concentré de tomate et autres produits de conserve. Le groupe Benamor devait relancer également les Erriad de Corso, dans la wilaya de Boumerdès, pour en faire une boulangerie industrielle, mais le projet n’a jamais abouti pour des raisons inconnues, alors que toutes les autorisations lui avaient été attribuées. Le projet avait fait couler beaucoup d’encre, faut-il le rappeler. Au-delà de la gestion du groupe familial qui porte son nom, Mohamed Laïd Benamor occupait également, faut-il le rappeler, le poste de vice-président du Forum des chefs d’entreprise du temps où Ali Haddad en assurait les fonctions de président. Il était aussi président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci), un poste qu’il n’a pu conserver lors des dernières élections de juin 2019. Les membres de la Chambre ont élu Abdelkader Gouri au poste de président qui s’était porté candidat contre Mohamed Laïd Benamor qui, lui, espérait briguer un second mandat à la tête de la Caci, à l’heure où les noms de plusieurs « oligarques » étaient cités dans des affaires de corruption et d’indus avantages perçus durant le règne d’Abdelmalek Sellal et d’Ahmed Ouyahia. Certains médias avaient interprété l’échec de Mohamed Laïd Benamor à conserver la présidence de la Caci comme étant le début de la chute de celui qui aura été l’un des proches collaborateurs d’Ali Haddad au sein du FCE. Certains médias étaient allés jusqu’à dire que le PDG du groupe Amor Benamor pourrait être convoqué par la justice pour être entendu dans l’affaire de certains patrons arrêtés et qui étaient réputés proches d’Ali Haddad. A l’heure où nous mettions sous presse, le Président-Directeur général du groupe Benamor était toujours chez le juge d’instruction. Nous y reviendrons.