La spéculation autour de produits de large consommation, dans un contexte de pandémie du Coronavirus, fait sortir la Commission ministérielle de la fatwa. «La monopolisation des produits et marchandises dont les gens ont besoin, en vue d’en augmenter les prix et susciter la pénurie, est un péché blâmable au plus haut niveau», a décrété la commission de la fatwa dans un communiqué. La Commission a appelé les citoyens à faire preuve de «patience et à s’armer de fraternité, d’entraide et de solidarité, en temps de crise, notamment en cette conjoncture difficile». L’appel de la commission ministérielle de la fatwa en rapport avec la flambée des prix, dans une période de détresse de la population apeurée par le coronavirus, vient s’ajouter à de nombreux autres appels des pouvoirs publics et d’organisations des consommateurs et commerçants aux fins de calmer les appétits voraces des spéculateurs profitant de la détresse des citoyens. En effet, dès le début de la pandémie, marquée par une hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (Anca), El Hadj Tahar Boulenouar, avait appelé les citoyens à ne pas céder aux spéculateurs et à ne pas dépenser toutes leurs bourses dans d’importants achats. «Les stocks des principaux produits alimentaires peuvent suffire jusqu’à 5 à 6 mois, voire jusqu’à la fin de l’année 2020», avait-il indiqué. Gagnés par la peur et l’angoisse, les citoyens n’avait pas manqué de se ruer vers divers commerces. Ce qui a permis à des commerçants véreux de hausser tous leurs prix. De son côté, l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) n’a pas manqué de dénoncer des dépassements et la folie des commerçants. Mettant à l’index l’augmentation du prix des gels hydro-alcooliques, vendus en pharmacie ou en grande surface, leur prix n’excédait pas les 100 DA pour un flacon de 50 ml avant l’épidémie, pour, ensuite, augmenter de 50% et parfois jusqu’à 100%. Mustapha Zebdi, président de l’Apoce, avait indiqué que cette frénésie n’est pas anodine face à cette situation sanitaire très compliquée et qui paralyse le monde entier. «Nous avons constaté une situation de panique et d’achats à grande échelle. Nous demandons aux citoyens de garder leur sérénité. Nous avons rencontré et contacté des personnes qui gèrent les points de ravitaillement en matières premières». Cette situation de hausse vertigineuse des prix avait même réussi à faire sortir le Président de la République de son silence : «J’invite tous les citoyens à boycotter l’achat de pommes de terre. Je fais partie de ceux qui s’abstiendront de l’acquérir.» Avant de lancer : «Je vous rassure, l’heure n’est pas à l’alarmisme ni à la peur, la situation est sous contrôle et tous les organes de l’Etat sont en état d’alerte». n