PAR MILINA KOUACI
La situation sécuritaire dans le milieu universitaire est préoccupante. Les chiffres des agressions avancés par la Gendarmerie nationale sont effarants à ce propos. L’année passée, pas moins de 101 affaires d’agression sur personnes ont été enregistrées contre 45 en 2020. Les affaires varient entre de « simples à de graves agressions, des insultes et menaces », a fait savoir le lieutenant-colonel Ilane Aïssa du Commandement général de la Gendarmerie nationale.
Le phénomène d’insécurité se répand de plus en plus dans les universités, les cités universitaires ou aux alentours des campus où plusieurs drames et incidents sont enregistrés annuellement.
Face à la montée de violence, un nouveau dispositif sera opérationnel à partir du mois d’avril au niveau des établissements universitaires et cités U, en vue de remédier aux lacunes relevées, notamment au volet sécuritaire.
C’est ce qu’a annoncé le Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Noureddine Ghouali, en marge d’une Journée d’études organisée par le ministère à l’Université de la formation continue (UFC) à Delly Ibrahim sur « La sécurité interne en milieu universitaire ».
Ce dernier a fait savoir qu’un « dispositif opérationnel est en cours d’élaboration pour être appliqué en avril aux fins de remédier aux diverses lacunes enregistrées dans différents instituts, universités, laboratoires de recherche et cités universitaires, notamment au volet sécuritaire ». « Ce plan sera appliqué à court et moyen termes, parallèlement à une coordination avec les différentes organisations estudiantines, les syndicats, les recteurs et les responsables de la recherche et des oeuvres, en vue de prendre en considération leurs recommandations lors de l’élaboration d’un programme visant la résolution des problèmes soulevés en milieu universitaire », précise M. Ghouali.
Les travaux de la Journée d’études sur la sécurité interne en milieu universitaire ont englobé la présentation d’un ensemble d’interventions sur la situation sécuritaire actuelle et ses horizons au sein de l’établissement universitaire, notamment au niveau des résidences pour étudiants. A ce propos, le lieutenant-colonel Ilane Aïssa du Commandement général de la Gendarmerie nationale a indiqué que « la majorité des cas d’agression enregistrés en milieu universitaire sont souvent commis par des auteurs externes ». Le lieutenant-colonel a fait savoir que « l’année passée, 101 affaires d’agression sur personnes ont été enregistrées, impliquant 116 accusés, dont 11 mis sous mandat de dépôt, contre 45 en 2020, impliquant 39 individus, d’autant plus que les affaires enregistrées varient entre de simples agressions à de graves agressions, ainsi que des affaires d’insultes et de menaces ».
Ce dernier recommande « d’activer les plans de sécurité interne au sein des établissements universitaires et généraliser pour les agents de sécurité l’utilisation des appareils de télécommunications, le port de tenue et de badge, avec consolidation de la présence féminine pour les agents de sécurité dans les résidences pour filles ».
Pour sa part, le Commissaire de police, Azzouz Abdelhak a affirmé que 1 842 interventions ont été enregistrées l’année passée, dont 30% dans les résidences pour garçons et 14% au niveau des résidences pour filles ». Selon le Commissaire de police, les recommandations de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont porté sur « la sécurisation du milieu universitaire, en révisant le cahier des charges relatif à la contractualisation avec les sociétés de gardiennage, intensification des patrouilles de surveillance en vue de lutter contre le stationnement anarchique à proximité des résidences universitaires ».
Les intervenants ont souligné, lors de cette journée d’études, que plusieurs insuffisances devaient être corrigées, en vue d’assurer la sécurité au sein de l’enceinte universitaire pour les étudiants et les enseignants, d’autant plus que la majeure partie des interventions est axée autour de la sélection des agents de sécurité, des modes de recrutement et de l’augmentation de l’effectif, sachant que les moyennes actuelles sont de 1 agent de sécurité pour 100 étudiants avec un effectif ne dépassant pas 18 000 agents de sécurité au niveau national.
Ils ont également mis en avant la nécessité de « réviser les standards fixés pour la sélection des sociétés de gardiennage et mettre l’accent sur la revendication d’actualisation du règlement intérieur de l’université, dans les meilleurs délais possibles ». n