Par Feriel Nourine
Le secteur industriel public trouve toujours de la peine à démarrer et à mettre le cap sur une croissance réelle et surtout durable. Evoluant ces dernières années en dents de scie, ce secteur a même vu sa production régresser en 2018 de 0,4% par rapport à 2017, selon le dernier rapport de l’Office national des statistiques (ONS).
En 2017, cette production avait connu une croissance de 2,3% par rapport à 2016. La baisse de 2018 aurait pu être nettement plus élevée n’étaient les résultats positifs enregistrés au 4e trimestre de l’exercice écoulé et qui ont vu la production industrielle du secteur public croître de 3,2%, réduisant ainsi l’effet des baisses enregistrées durant les trois premiers trimestres de la même année. Pour le premier trimestre, le recul a été de 0,6%, suivi d’une forte chute durant le second trimestre de 4,3%, alors qu’au 3e trimestre la production a connu un recul de seulement 0,1%. L’année 2019 n’annonce pas de jours meilleurs pour une production qui risque de pâtir d’une crise politique à impact inévitable sur la situation économique du pays et sur l’outil productif.
A l’origine de la baisse de 0,4% enregistrée en 2018, les performances négatives de cinq branches essentielles du secteur public. Il s’agit des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (Ismmee), des hydrocarbures, des textiles, des matériaux de construction et, enfin, celles des bois, liège et papier. Ces branches se sont même distinguées par des taux élevés de recul, tirant inexorablement vers le bas les chiffres globaux du secteur.
Pour les Ismmee, déjà mal au point en 2017, la régression s’est poursuivie avec un taux de 7,4% par rapport à 2017. Les industries textiles ont connu une baisse de 5,6%, et 1,6% pour le secteur des matériaux de construction, céramique et verre, alors que la production des industries de bois, liège et papier est de -1,3%.
La production des hydrocarbures n’a pas été épargnée, elle non plus, par la baisse de la production, enregistrant -3,6%, impactée notamment par la forte tendance baissière chez la branche de liquéfaction du gaz naturel qui a terminé l’année 2018 avec -12,2%, alors que la production pétrole brut et de gaz naturel a régressé de 2,2%, et le raffinage du pétrole brut a reculé de 1,8%.
A l’inverse de ces cinq secteurs en recul, six autres secteurs industriels ont enregistré une évolution positive l’année dernière, à savoir les mines et carrières, les cuirs et chaussures, les industries chimiques, les industries agro-alimentaires, les industries diverses et l’énergie (électricité). Parmi ces secteurs, la plus forte croissance est à mettre à l’actif des industries des mines et carrières avec un taux de 36%. Toutes les branches de ce secteur ont augmenté à l’exception de celle de l’extraction du sel qui a connu un léger recul de 1,7%.
Derrière les industries des mines et carrières, celles des cuirs et chaussures se sont également distinguées en réalisant une progression de 14,9%. la hausse pour les industries chimiques est de 8,4% 4% pour les industries agro-alimentaires, alors que le secteur de l’Energie (électricité) s’est contenté d’une légère hausse de 0,4%. n