La crise climatique que connaît la planète pourrait ralentir une démarche qui permettrait au secteur pétrolier de diversifier son offre en énergies propres, a indiqué l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En attendant, ces énergies représentent seulement 1% de ses investissements dans le secteur pétrolier, relève l’AIE.
Les groupes pétroliers ont certes plus ou moins pris le virage de la diversification vers le solaire, vers l’éolien maritime et terrestre, ou les biocarburants. Toutefois, ces investissements hors de leurs cœurs de métier ne représentent aujourd’hui que 1% de leurs investissements totaux. Même pour les entreprises les plus avancées dans la transition, ce chiffre plafonne à un maigre 5%, regrette l’AIE.
Notant que pour le moment, il y a peu de signes de changement majeur dans les dépenses d’investissements des entreprises, l’agence, qui conseille les pays développés, juge que « le secteur peut faire beaucoup plus pour répondre à la menace du changement climatique », écrit-elle dans un rapport publié hier. « Quel que soit le chemin suivi par le monde, les impacts climatiques vont devenir plus visibles et plus graves ces prochaines années, augmentant la pression sur tous les éléments de la société pour trouver des solutions. Ces solutions ne se trouvent pas dans le paradigme actuel du pétrole et du gaz », juge l’agence, avant de faire des recommandations pour que l’activité du secteur puisse être compatible avec les accords de Paris sur le climat.
Par ailleurs, l’AIE est revenue sur la réduction des émissions liées directement aux opérations du secteur (de l’extraction à la distribution des hydrocarbures) , considérant que cette question « devrait être une priorité de premier ordre pour tous », d’autant que ces émissions représentent aujourd’hui « 15% d’émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie », explique-t-elle.
L’agence note au passage que la solution n’est pas seulement entre les mains des « supers majors », ces groupes privés géants comme BP, Exxon Mobil ou Total vers lesquels se tournent généralement les regards. « Les compagnies nationales représentent en effet plus de la moitié de la production mondiale d’hydrocarbures, et « nombre d’entre elles sont mal placées pour s’adapter aux changements dans la dynamique énergétique mondiale », soutient-elle.