PAR MILINA KOUACI
Dans un contexte marqué par la recrudescence des cas de coronavirus, les travailleurs de la santé reprennent les actions de protestation.
Des fonctionnaires de la santé publique ont observé hier un sit-in de protestation nationale pour le deuxième jour consécutif, en réponse à l’appel de l’Union nationale des personnels de la santé publique (UNPSP).
Le syndicat, qui exerce sous l’égide du Snapap, a en effet observé un sit-in de protestation à l’intérieur des établissements de santé qui devrait se poursuivre aujourd’hui pour son troisième jour. Le syndicat a fait une évaluation satisfaisante de ses actions de protestations. «Le sit-in de l’UNPSP est suivi à 75 %, en évolution au premier jour estimé à 65 %», fait savoir Ayachi Benemlili, président de l’UNPSP.
Le syndicat fort de 95 000 adhérents réclame la révision du statut des corps communs et des contractuels du secteur de la santé. «Bien que ces deux corps représentent 65 % de l’effectif du secteur de la santé, ce sont des catégories marginalisées dans le glissement catégorique, les salaires et les indemnités», regrette notre interlocuteur, qui exige de traiter les corporations du secteur sur un pied d’égalité. Il revendique ainsi, l’élaboration «immédiate» du statut particulier et du régime indemnitaire des différents corps pour une meilleure prise en charge des carrières professionnelles des travailleurs. L’UNPSP demande également l’intégration des agents contractuels. «Ils sont 120 000 agents, dont certains cumulent 10 ans d’exercice», ajoute le syndicaliste, qui plaide pour la réforme du secteur de la santé ainsi que l’amélioration des conditions de travail.
Cette organisation syndicale demande à sa tutelle de prendre les mesures nécessaires pour la concrétisation des promesses du Président concernant le calcul de la période Covid-19 dans le régime de la retraite ainsi que l’assurance complète pour l’ensemble du personnel de la santé publique et la mise en place d’une prime de risque permanente. Il s’insurge, par ailleurs, contre le retard dans le versement de la prime de risque, liée à la Covid-19, et réclame un capital décès pour les ayants droit des «450 travailleurs du secteur décédés des suites de coronavirus».
Il revendique, également, le respect des libertés syndicales. «Nous avons des syndicalistes dans les wilayas de Djelfa, Relizane, Saïda poursuivis en justice ou sanctionnés pour leurs activités syndicales», dénonce M. Benelmili.
L’UNPSP réclame l’ouverture d’un «dialogue sérieux, garant de la stabilité du secteur et responsable de manière à prendre en charge les préoccupations soulevées par la corporation». «Que chacune des deux parties fasse des concessions, afin d’aboutir à un consensus, notamment sur les dossiers qui ne peuvent être résolus dans l’immédiat», plaide le président de l’UNPSP.
De son côté, le Syndicat national autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation de santé publique a annoncé une grève les 2, 3, et 4 janvier prochain. Il avait observé les 5, 6 et 7 décembre dernier une grève nationale de trois jours afin de réclamer la satisfaction de ses revendications socioprofessionnelles.
Il revendique un statut particulier ainsi qu’une couverture juridique. Les auxiliaires médicaux exigent, en effet, d’établir une nomenclature des actes pour définir le rôle de ces professionnels de santé et de mettre en place un Conseil de l’ordre des anesthésistes, l’ouverture d’un institut national académique de l’auxiliaire médical en anesthésie-réanimation de santé publique avec une formation en externe (bac+5), ainsi que la revalorisation du diplôme de tous les auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation.