PAR INES DALI
La révision des textes de loi relatifs aux personnels de la santé est sur les tablettes du président de la République. C’est lui-même qui l’a annoncé, hier, en ce moment crucial que vit le pays en raison de la pandémie de Covid-19 qui a mis à rude épreuve ces personnels mobilisés depuis un an et demi pour y faire face.
«Tous les textes de loi régissant le secteur de la santé seront révisés», a déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre avec la presse diffusée dans la soirée d’hier sur la télévision nationale, non sans gratifier les effectifs du secteur de la santé de la plus haute considération. «La patrie doit être reconnaissante à vie à l’armée blanche, comme on l’appelle, pour tous les sacrifices qu’elle consent actuellement. Cela va de l’ambulancier au médecin, en passant par l’infirmier», a-t-il ajouté en guise de gratitude à ces personnels, tous corps confondus.
«Les statuts des paramédicaux, des médecins et la loi sur le service civil seront révisés», a-t-il assuré. Certaines lois datent de plusieurs années et leur mise à niveau est devenue indispensable. La dernière loi à avoir été révisée est celle sur la santé, en 2018. Toutes les autres datent d’au moins une dizaine d’années. Les statuts particuliers des fonctionnaires appartenant aux corps des praticiens médicaux généralistes et spécialistes de santé publique datent de 2009, tandis que les statuts particuliers des fonctionnaires appartenant aux corps des paramédicaux et des sages-femmes ont été datent de 2011. La loi sur le service civil, elle, date de 1984. Il y a eu quelques aménagements, comme l’augmentation des primes en fonction des régions, etc., mais cela ne répond plus aux aspirations actuelles des nouveaux médecins. Le personnel de la santé, mobilisé depuis le début de la pandémie dans le pays en février 2020, a fait preuve d’abnégation et est resté mobilisé malgré certains couacs qui sont survenus, notamment l’année dernière, sous forme d’agressions verbales et physiques sur les lieux de travail. On se rappelle d’un directeur d’hôpital qui a dû sauter par la fenêtre de son bureau pour échapper à ses agresseurs, pour ne citer que ce cas. Ces agissements, condamnables à plus d’un titre, ont conduit à la prise de décisions fermes et immédiates sous forme de textes de loi criminalisant les agressions contre le personnel de la santé. Les agressions ont cessé par la suite. Mais en cette période de troisième vague, s’il n’y a plus d’agressions physiques, celles verbales accompagnées parfois de menaces sont réapparues ces derniers jours, selon les témoignages de médecins et infirmiers.
Les effectifs de la santé, tous corps confondus, ont perdu bon nombre des leurs, touchés par la pandémie du nouveau coronavirus. Selon le chiffre annoncé par le Dr Lyès Merabet, président du syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), on déplore jusqu’à présent le décès de «430 travailleurs depuis le début de la pandémie, dont 266 médecins». <